Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice aristique
Par Thelma Grundisch – Journaliste
La deuxième réunion du Bureau des gouverneurs (BDG) de l’Université d’Ottawa (U d’O) s’est tenue virtuellement ce lundi 26 octobre. L’assemblée a notamment abordé les multiples problèmes auxquels le campus fait actuellement face, et a également traité de quelques points administratifs, tels que le budget et le règlement universitaire.
Budget et pandémie
Kathryn Butler Malette, présidente du Bureau, a inauguré la réunion par une présentation du budget pour l’année 2020-2021, avec quelques changements liés à la COVID-19. La provost et vice-rectrice aux affaires académiques, Jill Scott, a expliqué qu’une proposition de budget avait déjà été faite au mois de mai, mais que les conséquences anticipées sont finalement bien moins catastrophiques que celles qui étaient prévues.
La pandémie a creusé un manque à gagner d’environ 33 millions de dollars dans le budget, a indiqué Marcel Mérette, provost associé à la panification et aux budgets académiques. Les pertes se retrouvent surtout dans les services auxiliaires de l’U d’O, tels que les résidences, les services alimentaires, de stationnement. Elles se retrouvent également dans les dépenses additionnelles liées à la COVID-19, telles que l’embauche d’ambassadeur.rice,s sur le campus, le nettoyage et la transition aux cours et au travail en ligne. Selon lui, il faut également prendre en compte les importantes économies faites sur la maintenance des infrastructures, les honoraires professionnels et les contrats de service qui permettent d’équilibrer les pertes.
Le recteur et vice-chancelier, Jacques Frémont, a ajouté que les universités sont les seuls organes au Canada à ne pas recevoir d’appui du gouvernement pendant la pandémie; les treize millions de dollars qui couvrent les dépenses liées au coronavirus sont directement prodiguées par l’U d’O. Il a indiqué que si elles ne reçoivent pas d’aide bientôt, « ce sont les étudiant.e.s qui vont se retrouver à payer, et ça n’a pas de bon sens ». Il a ensuite insisté sur l’efficacité de l’établissement dans son adaptation rapide aux nouvelles conditions d’enseignement et de vie sur le campus. Le budget a finalement été approuvé à l’unanimité.
Points administratifs
La secrétaire générale de l’U d’O, Annick Bergeron, a ensuite proposé au BDG de déléguer certains de leurs pouvoirs d’approbation et de signature de contrats, en désignant des personnes officiellement responsables de ces tâches. La proposition ayant été adoptée; seuls les dossiers à haut risque seront désormais présentés aux membres du Bureau.
Une modification du règlement 36 a également été approuvée, concernant le service d’approvisionnement qui s’occupe des relations d’affaires entre l’U d’O et ses différents fournisseurs. Robert Bourgeois, vice-recteur aux finances et à l’administration, a expliqué qu’il s’agit ici de moderniser la politique de ce service, afin de préciser les rôles et les responsabilités des employé.e.s, facilitant ainsi son fonctionnement. Le service disposera d’une période de trois mois pour mettre en place ces nouvelles mesures.
Rapport du recteur
Frémont a fait un point sur la grève du personnel de Soutien de l’Université d’Ottawa, en indiquant que l’Université a toujours été, et reste ouverte aux négociations. Il a affirmé que « nous sommes disponibles dès maintenant pour discuter, si le Syndicat est disposé à le faire de manière constructive. Nous apprécions notre personnel, et nous voulons qu’il reprenne le travail dès que possible ».
Interrogée sur l’impact de cette grève sur les étudiant.e.s, Scott a assuré que tout a été mis en place pour que ces dernier.ère.s ne souffrent pas trop des conséquences du mouvement. Elle a indiqué que les services de santé mentale de l’Université fonctionnent toujours à pleine capacité, et que les résidences sont assurées. La provost a néanmoins déploré le ralentissement des services d’aide au changement de cours ou de programme, et les perturbations dans l’organisation des laboratoires.
Le recteur a poursuivi son rapport en lisant une déclaration, envoyée plus tard dans la soirée aux étudiant.e.s, qui réaffirme l’importance de la liberté universitaire, et les deux principes selon lui fondamentaux de l’U d’O : la dignité et le respect. Il a mentionné la lettre écrite par les représentant.e.s des étudiant.e.s Saada Hussen et Jamie Ghossein, qui demandent à l’Université de prendre de véritables mesures contre le racisme. Plusieurs membres de l’assemblée ont salué la pertinence de leurs revendications, et ont soutenu leurs demandes.
Ces revendications ont d’ailleurs été entendues, a indiqué Frémont. Il a affirmé vouloir faire du Comité aviseur du recteur pour un campus anti-raciste et inclusif, créé après l’interpellation d’un étudiant par la police du campus en juin 2019, un comité d’action. Il est temps de réconcilier les membres de la communauté étudiante, a assuré le recteur.
La réunion a permis au Bureau des gouverneurs de faire un point sur l’organisation de l’année à venir, et de rassurer la communauté uottavienne quant aux préoccupations qui animent le campus depuis plusieurs semaines. Si de nombreuses propositions ont été adoptées, il reste à voir comment va s’organiser leur mise en place.