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Éditorial

Le cri du coeur de la communauté

Rédaction
16 novembre 2020

Crédit visuel : Nisrine Nail- Directrice artistique

Par Caroline Fabre – Rédactrice en chef

Alors que la période des examens finaux approche à grands pas, l’heure des comptes rendus a sonné. Si ce premier semestre en ligne s’est déroulé sans (trop) d’accrocs, il reste néanmoins quelques points à revoir pour le prochain. 

Entre une pandémie, des incidents racistes à l’Université d’Ottawa (U d’O), une grève, et des cours en ligne entraînant une charge de travail démesurée, le semestre d’automne 2020 nous aura surpris à bien des égards. Que peut-il bien arriver de plus : la découverte d’un scandale lié à l’administration peut-être ? La démission du recteur ? Ou l’annonce d’un semestre d’hiver identique à ces derniers mois, sans nouvelles mesures ?

Efficacité, et plus rien

S’il y a une chose à souligner dans un premier temps, c’est le dynamisme dont la plupart des universités a fait preuve en mars dernier, alors que le monde entrait doucement dans une crise sanitaire sans précédent. L’U d’O n’a pas dérogé à la règle ; celle qui a physiquement fermé ses portes le 13 mars proposait le 16 de reprendre les cours en ligne, comme si de rien n’était. Efficacité et réactivité ont été les mots d’ordre de cette fin de session. 

Ces établissements ont réussi à s’adapter rapidement, en quelques semaines, voire en quelques jours, à l’urgence de la situation en mars dernier.  Mais pourquoi le semestre d’automne pêche-t-il a de si nombreux niveaux, alors que les différentes administrations ont eu plus de quatre mois pendant l’été pour le préparer ? Il semble plutôt clair que ce semestre d’automne a amené son lot de complications et de déceptions. Et il est urgent d’y remédier.

Qu’en sera-t-il en janvier, alors que les universités auront eu tout le temps nécessaire pour se préparer le mieux possible, et qu’elles auront bénéficié, en plus, de la rétroaction de ces derniers mois ? Si l’U d’O continue selon le même modèle, c’est bien le signe qu’elle ne prend pas en compte les différents appels à l’aide des professeur.e.s et des étudiant.e.s. Parce qu’il est bien beau de donner des formations sur Zoom aux professeur.e.s, mais certain.e.s ne maîtrisent vraiment pas le format virtuel, malgré toute la bonne volonté qu’ils.elles peuvent y mettre. 

Nous avons reçu des messages concernant les frais de scolarité, les incidents racistes, et même un appel au calme. Mais l’Université a-t-elle pris le temps d’envoyer un message aux étudiant.e.s pour savoir comment se passait le semestre ? Comment chacun.e arrivait à faire face aux différents défis qu’il ou elle a recontré ? Non. Elle est restée muette comme une carpe, comme à son habitude. Et son administration n’a d’ailleurs pas répondu à nos questions. 

Aménagements possibles 

À l’inverse de notre Université, certaines se sont déjà prononcées concernant la session d’hiver 2021. L’Université de Sherbrooke (U de S) a par exemple annoncé que les activités du prochain trimestre se dérouleraient en « présentiel, en tenant compte des éléments de distanciation physique et des autres normes sociosanitaires qui s’appliqueront à cette période pour chacun de ses campus. » Son recteur Pierre Cossette a également partagé que 60 % des activités d’enseignement ont pu se dérouler en présentiel lors de cette session-ci.

Nous en sommes presque jaloux.ses. D’autant plus que l’U de S a loué onze sites extérieurs et cinq sites hors campus, dont la chapelle et la nef du couvent des Petites Soeurs de la Sainte-Famille, afin accueillir des cours en présentiel. Ne serait-ce pas l’occasion de tenter quelque chose, l’U d’O ? Pourquoi ne pas donner l’option aux professeur.e.s et étudiant.e.s qui le souhaitent de participer à des cours physiques sur le campus ou ailleurs ?

Certains cours ne comportent qu’une dizaine d’étudiant.e.s ; respecter la distanciation physique serait tout à fait possible. Et pour les plus gros cours, pourquoi ne pas les scinder en plusieurs petits groupes ? Concernant les étudiant.e.s internationaux.ales, la possibilité de cours hybrides serait envisageable, à l’instar de ce que font actuellement les écoles du secondaire.

L’Université de Lausanne, en Suisse, a quant à elle séparé en trois groupes sa population estudiantine en créant une rotation, permettant aux étudiant.e.s de venir apprendre en personne sur leur campus. Une chose est sûre, aux grands maux les grands moyens, et les universités ne semblent pas manquer de ressources en matière de créativité. 

Appel à l’aide

En parlant de ressources, le sujet de la santé mentale s’est imposé de lui-même. Comment vont être gérés les problèmes d’accessibilité, qui faisaient déjà rage lorsque la crise sanitaire n’existait pas, alors que nous en avons plus que jamais besoin ? L’isolement affecte la santé mentale, et le fait de passer des heures dans une salle virtuelle, avec pour seul contact un fond noir et une pastille affichant nos initiales, n’améliore rien.

Plus de 140 étudiant.e.s universitaires venus de différents établissements ont partagé dans Le Devoir une lettre baptisée Quand retrouverons-nous les bancs d’université ? Celle-ci fait état de la « pâle imitation de l’encadrement direct et du contact stimulant qu’assure une présence en classe » que sont les cours en ligne. Daphné, une autre étudiante, lançait un véritable appel à l’aide concernant la santé mentale des étudiant.e.s dans sa lettre ouverte publiée dans On va se le dire.

À l’heure où nous sommes plongé.e.s dans l’incertitude, et découragé.e.s de devoir continuer en ligne, nous avons besoin de soutien. Alors que les universités de Concordia et Carleton prolongent les vacances de Noël pour permettre à leurs communautés  de se reposer, tu comptes faire quoi uOttawa ?

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