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Sports et bien-être

Les chandelles causent-elles réellement le cancer ?

Jacob Hotte
25 mars 2023

Crédit visuel : Marie-Ève Duguay – Rédactrice en chef 

Article rédigé par Jacob Hotte – Journaliste

Lors de temps incertains causés par la pandémie de COVID-19, certaines personnes ont tenté de se détendre en se tournant vers les chandelles. Souvent utilisées dans les spas, les personnes les utilisant peuvent chercher à répliquer l’expérience dans le confort de leur maison. Cependant, considérant que plusieurs de ces bougies sont composées en partie de plastique, quels sont les effets de celles-ci sur la santé ?

Les chandelles sont fréquemment confectionnées avec de la paraffine comme ingrédient, soit une matière thermoplastique (qui se ramollit avec la chaleur) dérivée du pétrole. Lorsqu’elle est brûlée, la paraffine relâche plusieurs résidus dans l’atmosphère, dont des polluants, mais aussi des composés organiques volatils (COV). Les COV relâchées peuvent-ils affecter notre santé par leur nature toxique ?

Un réel danger ?

Sam Kacew est professeur en médecine et directeur associé en toxicologie à l’Université d’Ottawa (U d’O). Même si certaines chandelles augmentent la présence de COV, ainsi que de composés organiques semi-volatils (COSV) dans l’air, Kacew énonce qu’elles ne devraient pas poser un réel danger sur la santé. Alors que les COV sont souvent identifiées comme cancérogènes, Kacew fait reconnaître que leur présence n’est pas assez prononcée dans les bougies pour réellement imposer un tel risque.

Jules Blais, professeur en biologie à l’U d’O, enchaîne que des complications pourraient néanmoins survenir chez les personnes qui se disent plus sensibles, citant une étude de BMC Public Health. Cette dernière a identifié certains symptômes associés à une exposition à des chandelles allumées, tels que les maux de tête, les essoufflements, ou même la toux.

Laurie Chan, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en toxicologie et en santé environnementale, fait écho aux commentaires du professeur. Il avise que les bougies pourraient affecter les individus atteints de maladies respiratoires préexistantes. Chan explique ce dilemme par la diminution de la qualité de l’air lorsque sont allumées plusieurs bougies dans une pièce mal aérée. Kacew, quant à lui, nuance que cela dépend du taux de concentration de paraffine dans les chandelles.

Par ailleurs, les COV, comme le méthane, le profane, ainsi que l’éthane, peuvent amplifier indirectement l’effet de serre. Néanmoins, Blais affirme que l’allumage de bougies n’est qu’un faible contributeur de COV dans l’environnement, comparativement par exemple aux combustibles fossiles ou à l’élevage de bétail.

Alternatives possibles

En ce qui a trait aux différents choix offerts pour ceux.celles qui tentent d’éviter les risques associés aux COV, Chan affirme que contrairement à ce qui est habituellement dit à leur égard, les bougies de cire d’abeille ou de soya ne sont pas nécessairement meilleures pour la santé. Il explique en effet que de telles chandelles peuvent produire de la suie lorsqu’elles sont allumées. Selon le Centre de lutte contre le cancer Léon Bérard, la suie est un élément toxique qui pourrait aussi contribuer au développement du cancer.

Pour les personnes qui se tourneraient vers l’encens ou les huiles essentielles afin d’éviter les complications que pourraient présenter les bougies, Kacew est de l’avis qu’ils.elles ne seraient pas nécessairement entièrement épargné.e.s des dangers. D’après le professeur de médecine, une haute consommation de ces produits pourrait produire des effets défavorables chez les utilisateur.ice.s. Plus particulièrement avec l’encens, il explique qu’une haute respiration des vapeurs d’encens pourrait venir affecter négativement le foie. 

Quant aux huiles essentielles, qui sont souvent employées afin de se détendre, Kacew suggère l’ingestion de ces huiles, comme celles à base de cannelle. Le professeur élabore qu’en consommant ces alternatives, il est possible d’ingérer des polyphénols, une composante présente dans les huiles essentielles. Selon lui, les polyphénols permettent de bloquer l’oxydation, un processus qui endommage les tissus et l’ADN du corps humain. Kacew fait toutefois remarquer qu’il est nécessaire de ne pas consommer plus que la quantité recommandée, afin d’éviter les effets indésirables sur la santé qui pourraient alors se présenter.

Il y existe pourtant une solution à ce problème : la bonne aération d’une pièce peut éliminer la majorité des risques que peuvent présenter une chandelle, selon Chan. Le professeur de biologie recommande aussi l’achat de bougies de haute qualité afin d’éviter la production d’éléments toxiques, qui pourraient venir affecter la qualité de l’air.

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