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Éditorial

Non, corona, tu ne nous diviseras pas

Rédaction
30 mars 2020

Crédit visuel : Andrey Carmo – Directeur Artistique

Par Caroline Fabre – Rédactrice en chef

« Les rassemblements de plus de 500 personnes sont interdits », « les rassemblements de plus de 100 personnes sont interdits », « les rassemblements de plus de 50 personnes sont interdits ». Ce sont, cette fois, les rassemblements de plus de cinq personnes qui sont interdits en Ontario, a annoncé le premier ministre de la province Doug Ford, le 28 mars 2020.

Cette nouvelle survient une dizaine de jours après la déclaration d’état d’urgence, émise le 17 mars. Nous nous en doutions. Ce n’était qu’une question de temps avant que cette décision ne soit prise, suivant l’exemple de l’Italie, ou encore de la France.

Alors que les nombres de cas et de décès liés au coronavirus, aussi connu sous le nom de COVID-19, grimpent en flèche, le verdict s’imposait de lui-même. 

Mais à l’heure où l’été s’approche doucement, nombreux sont les quelques événements sportifs et culturels qui subsistaient encore, à devoir être reportés, ou pire, annulés. 

Du grabuge hors du campus ?

Durant trois, quatre, cinq ans de leur vie, voire plus, ou moins, des milliers d’étudiant.e.s de l’Université d’Ottawa (U d’O) ont rêvé de ce moment magique, de ce sentiment d’accomplissement, de ces instants de plénitude.

Quelle satisfaction de se voir monter, de se sentir monter sur l’estrade, saluer le recteur, et récupérer son diplôme de graduation. Après tant d’efforts et un chemin semé d’embûches, la collation des grades représente le point final du parcours universitaire de beaucoup. Oui, mais voilà. À cause du coronavirus, les cérémonies de la promotion de 2020 sont annulées. 

Sur son site internet, l’Université annonce la nouvelle en en expliquant les causes : « en raison de la pandémie de COVID-19, l’U d’O a annoncé qu’elle avait dû prendre la décision difficile d’annuler les cérémonies de la collation des grades en personne qui devaient se tenir du 7 au 10 juin 2020. Les diplômes seront tout de même décernés ». 

Les finissant.e.s de 2020 recevront donc leur diplôme directement dans leur boîte aux lettres. Et même si l’U d’O n’y peut rien, la foule de sentiments qui se mélange en nous n’est pas des plus joyeuse. Amertume, rancoeur, dégout. Quelle belle façon de se faire récompenser pour les efforts et la dure labeur achevée. 

Si vous vous sentez découragé.e, sachez que plusieurs membres de La Rotonde sont, eux aussi, dépité.e.s. Ce n’est visiblement pas un hasard si annulation rime avec déception… 

Le monde du sport bouleversé 

Les milieux scolaires et universitaires ne sont pas les seuls à souffrir de ces décisions, même si on se souviendra sans doute longtemps de l’annulation des championnats de hockey, mettant ainsi fin à une saison, pourtant si bien entamée, des Gee-Gees.

Le monde du sport voit, lui aussi, tous ses grands événements annulés. Les matchs de hockey ? Annulés. La saison de basketball ? Abrégée. Les rencontres de soccer ? Reportées. 

Ce satané virus aura également sonné le glas des Jeux olympiques (JO) de Tokyo 2020. Initialement programmés du 24 juillet au 9 août 2020, le rassemblement sportif tant attendu de cette année 2020 se voit décalé à l’année prochaine ; la nouvelle a été annoncée par le Comité international olympique et les organisateurs des JO en ce lundi 30 mars. L’événement se déroulera donc, toujours dans la capitale japonaise, du 23 juillet au 8 août 2021. 

Cette décision fait suite aux pressions exercées par plusieurs pays, notamment le Brésil et la Norvège, visant à reporter les Jeux Olympiques. Le Canada, est, quant à lui, « le premier pays à annoncer que ses athlètes ne se rendront pas à Tokyo en juillet », est-il possible de lire dans un article de Radio-Canada. 

Chaque édition des JO attire des centaines de millions de touristes dans le pays d’accueil ; de quoi dynamiser l’économie locale, grandement endettée par les multiples aménagements nécessaires au bon déroulement de l’événement.

Mais avec le virus, ces flux touristiques représentent un véritable danger pour l’ensemble de la population mondiale. Dans un communiqué émis par Équipe Canada, il est notamment indiqué que « cette décision ne relève pas uniquement de la santé des athlètes, c’est une question de santé publique ». De quoi convaincre les derniers réfractaires de pratiquer la distanciation sociale, de limiter les sorties au strict nécessaire et de rester confiné.e.s depuis chez soi.

Et du côté des artistes ? 

Il en va de même pour le milieu artistique, lui aussi sévèrement touché par les annulations et les reports à la chaîne. Les musées nationaux sont, par exemple, fermés depuis le 14 mars, et le demeureront jusqu’à nouvel ordre. De nombreux festivals ont également dû être reportés ; c’est par exemple le cas de la 22ème édition du Festival du film de l’Outaouais, initialement prévue sur la période du 19 au 27 mars. 

Un point d’interrogation subsiste pareillement concernant les événements musicaux prévus durant les mois d’été ; maintenus ou annulés, seul l’avenir nous le dira. 

Malgré la période difficile, des initiatives ont vu le jour, afin de continuer à faire vivre l’art. Sous forme de groupes d’entraide facilitant l’échange de ressources, ou encore de hashtags créatifs, comme #Cana­daEnP­res­ta­tion, regroupant des perfor­mances d’ar­tistes de toutes disci­plines diffusées en direct sur le réseau social Face­book, elles permettent d’offrir un revenu aux artistes, sévèrement touchés par cette crise. 

Alors si nous avons une chose à ajouter concernant ce virus, c’est bien que, malgré la distanciation sociale imposée, corona, tu ne nous diviseras pas !

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