Crédit visuel : Marie-Ève Duguay – Rédactrice en chef
Article rédigé par Mabinty Touré — Journaliste
Deux compétitions académiques se tiennent à l’Université d’Ottawa (l’U d’O) en ce mois de mars. La Rotonde a choisi de mettre en valeur la compétition de science SciNapse et le concours d’innovation sociale du programme Initiative Venture.
Ces deux événements souhaitent promouvoir l’innovation dans le monde de la recherche scientifique. Comme l’annonce Rebecca Krenel, présidente du comité d’organisation, « ce type de compétitions introduit les étudiant.e.s à toutes les étapes de la publication d’un article, ce qui a un réel impact sur leur cursus universitaire ».
Dans le domaine de l’entrepreneuriat social, Céleste Digiovanni, professeure à temps partiel à l’U d’O et responsable du programme Initiative Venture, explique que ces concours permettent aux étudiant.e.s de se sentir intégré.e.s et de se créer un réseau.
En savoir plus sur l’Initiative Venture
Digiovanni, également candidate pour un doctorat dans le département de géographie et géomatique de l’environnement, est l’une des responsables du programme Initiative Venture. Existant depuis 5 ans, celui-ci vise à transformer la structure de cours académiques traditionnels en projet d’innovation sociale. Les professeur.e.s de ces cours veulent permettre aux étudiant.e.s d’exercer leur capacité d’innover et d’utiliser ce qu’ils.elles apprennent pour travailler avec les communautés.
Elle donne l’exemple de son cours « Histoire de la pensée environnementale ». Afin de modifier le fonctionnement théorique de la classe, elle s’est associée avec le Bureau du développement durable du campus. Cela lui a permis d’enseigner aux étudiant.e.s « comment faire le lien entre l’environnement et notre campus universitaire ». Grâce à cette initiative en 2022, l’un des groupes d’étudiant.e.s a créé le Period Project, qui a mené à la mise en place de produits menstruels gratuits et durables sur le campus de l’U d’O.
La professeure ajoute que le programme propose à ses étudiant.e.s de participer au concours de l’innovation sociale, qui permet au ou à la gagnant.e de développer son projet grâce à un prix de 5000 dollars. Cela s’inscrit dans le cadre du champ plus vaste de l’entrepreneuriat social pour inciter les étudiant.e.s à être des citoyen.ne.s actif.ve.s.
Qu’en est-il de SciNapse ?
SciNapse est un concours scientifique annuel se déroulant à l’U d’O. Krenel explique que la compétition rassemble des étudiant.e.s de différentes universités, intéressé.e.s par la recherche. Le but est de faire comprendre que « la science est bien plus que la mémorisation d’éléments d’information et leur régurgitation lors d’un examen. C’est une question de curiosité, d’exploration et de prise de risques ».
Le concours se déroule en deux séries. Pour commencer, les participant.e.s doivent former une équipe allant d’une à quatre personnes. La première étape se déroule en trois semaines. Les participant.e.s doivent écrire une proposition de recherche (1000 mots) qui « relève un défi du monde réel et s’appuie sur la littérature scientifique actuelle ». La deuxième étape demande aux participant.e.s retenu.e.s de présenter leur recherche à l’oral devant des juges. Cet événement comprend également des ateliers, une cérémonie de remise des prix et une conférence.
Plus qu’une compétition
Pour Krenel, qui a participé à SciNapse, le concours « embarque les étudiant.e.s dans une expérience culturelle complète ». Avant la pandémie, des participant.e.s d’un certain nombre d’universités différentes, originaires de diverses provinces, assistaient à l’événement en personne. Par conséquent, ils.elles avaient l’occasion de réseauter, de socialiser, et d’expérimenter la participation à une conférence.
En raison de la COVID-19 et d’autres raisons de convenance, l’étudiante en psychologie indique que la compétition se déroule en ligne pour la troisième année consécutive. Ce changement a entraîné plusieurs modifications, notamment le déroulement du deuxième tour et des ateliers dans la même journée, et l’enregistrement puis la diffusion des présentations. Krenel pense que cette transition a des aspects positifs, dont l’accessibilité et la réduction des contraintes de temps et de frais, à la fois pour les organisateur.ice.s et les participant.e.s.
De la même façon, le concours d’innovation sociale associé au programme Initiative Venture a également dû basculer en ligne. Digiovanni informe qu’ « avec l’entrepreneuriat social, la connectivité est un aspect important. Par conséquent, obtenir des partenariats, et atteindre l’engagement avec la communauté était un grand défi, mais nous avons réussi à maintenir l’essence du programme même à travers un espace en ligne ».
Avec le retour en personne, la professeure remarque un plus grand engouement de la part des étudiant.e.s. Avec son équipe, ils.elles se sont assuré.e.s de profiter de ce tremplin afin de contacter des juges et des professeur.e.s qui pratiquent à Ottawa pour guider les étudiant.e.s dans leur insertion hors campus.
Créer des opportunités pour la communauté étudiante
La participation à des compétitions académiques est une expérience particulièrement enrichissante, rappelle Krenel. Elle remarque qu’il est difficile d’en apprendre sur la recherche au début de son cursus universitaire, et rare d’avoir des opportunités pour développer un réseau.
Initiative Venture encourage la proximité et l’apprentissage avec les professeur.e.s, les étudiant.e.s et les services universitaires. Digiovanni conclut que cela permet de découvrir le monde en dehors des cours et de comprendre les problèmes sociaux d’une manière différente.