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Service de counselling de l’Université d’Ottawa : deux étudiant.e.s témoignent !

Eya Ben Nejm
16 octobre 2022

Crédit visuel : Nicholas Monette – Directeur artistique

Article rédigé par Eya Ben Nejm – Journaliste

Lors du paiement de leurs frais de scolarité, les étudiant.e.s de l’Université d’Ottawa (U d’ O) payent pour différents services de santé. En ce qui concerne la santé mentale, l’Université propose des soins variés, dont le service de counselling. Ce service tente d’aider les étudiant.e.s à surpasser leurs difficultés. Deux étudiant.e.s de U d’O témoignent de leurs parcours, entre déception et satisfaction.

Le service de counselling propose des prestations gratuites pour appuyer les étudiant.e.s, et ce, dans les deux langues officielles. La communauté étudiante étant livrée au stress, à l’anxiété, à la dépression et à bien d’autres problèmes, deux d’entre eux.elles s’étaient tourné.e.s l’année dernière vers ce service dans l’espoir d’être aidé.e.s.

Service facile d’accès ?

Michael Setrak, étudiant de deuxième année en science politique et Juris Doctor, décrit la complexité pour avoir accès aux services de counselling. Lorsqu’il a rempli le formulaire en ligne, il a énoncé ses antécédents médicaux, tels que la dépression. Il affirme s’être tourné vers le service de counselling à la suite d’un événement traumatisant qu’il a vécu.

Le service est divisé entre le groupe du premier cycle et celui des études supérieures. Durant ses échanges de courriel avec l’équipe de counselling, Setrak affirme avoir mentionné qu’il était en première année. Il dit pourtant avoir été orienté vers un conseiller de la Faculté de droit. L’entretien n’a duré que dix minutes, car ce n’était pas le bon service. Il déplore ainsi avoir dû attendre quelques semaines après avoir déjà attendu un mois pour sa première et dernière séance avec un conseiller.

L’expérience d’Emilyne Lefevre, étudiante internationale de deuxième année en histoire et science politique, semble décrire un accès plus simple. Celle-ci a reçu en une semaine une conseillère avec qui elle a eu six séances. Cette dernière l’a orienté vers une autre conseillère pour continuer le processus. Lefevre confie ne pas avoir rencontré une quelconque difficulté. Sur la question du bilinguisme, elle avait quelques inquiétudes, qui se sont rapidement estompées.

Des expériences contrastées

Les expériences sont donc différentes d’une personne à l’autre, les conseiller.e.s et les échanges étant variés. Dans le cas de Setrak, il se rappelle avoir été en colère contre le service qu’il a reçu. « J’ai essayé avec l’université et elle a complètement échoué, c’était vraiment horrible », exclame-t-il. Lefevre, quant à elle, déclare avoir reçu un excellent service qui l’a beaucoup aidé.

L’hétérogénéité des témoignages éclaire sur le rôle joué par le ou la conseiller.e. Après avoir passé l’étape du remplissage de documents, Setrak comme Lefevre ont choisi la date pour leur séance. Setrak décrit le déroulement de cette séance comme « le début d’un cauchemar ».

L’échange a commencé par une question de nature simple (« comment ça va ? ») et pourtant déterminante pour Setrak. Par la suite, le conseiller l’a interrogé sur son programme d’étude, ses notes, ses relations familiales et ses croyances religieuses. Setrak donne l’exemple d’une question qui lui a été posé en tant que chrétien : « Est-ce que tu crois dans les valeurs du christianisme ? ».

En constatant les réponses de l’étudiant, le conseiller lui aurait dit : « Sois reconnaissant d’avoir un repas chaque jour, soit reconnaissant d’être ici au Canada […] voici mon courriel si tu as besoin d’une autre réunion, mais tu n’as pas besoin pour le moment ». Setrak déclare avoir été bouleversé après la séance. Il exprime un manque de compréhension du au fait que le problème mentionné sur sa fiche n’ait pas été évoqué. Il finit par dire que « c’était une perte de temps ».

Concernant Lefevre, sa deuxième conseillère était une étudiante en dernière année à la maîtrise, qui effectuait son stage. Elle déclare être « tombée sur une bonne personne qui [l’a] comprise ». Tout au long des séances, elle atteste avoir reçu des documents, des titres de livre à lire et des conseils qui pourraient l’aider. Elle conclut que ces séances gratuites ont changé sa vie.

Des trajectoires différentes

Lefevre explique cependant qu’elle n’a pas pu poursuivre de séances ce semestre à cause de la politique du counselling. Elle déclare avoir été approchée par des promoteur.ice.s du service, qui l’ont averti qu’après six séances, les étudiant.e.s devaient payer. D’après elle, « c’est comme mettre l’eau à la bouche des étudiant.e.s en montrant que ça peut fonctionner », avant de leur facturer des frais supplémentaires. 

En tant qu’étudiante internationale, cette dernière voit néanmoins le service de counselling comme une chance. Elle dit en effet ne pas avoir d’assurances pour couvrir les frais de ces services en dehors du campus. Du côté de Setrak, ses assurances privées lui ont permis d’avoir un accès « de qualité » ailleurs.

Malgré plusieurs tentatives, La Rotonde n’a pu recevoir de commentaires de l’U d’O au sujet des points énoncés par les étudiant.e.s.

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