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Sports et bien-être

Shilo Rousseau, une biathlète et Gee-Gee multimédaillée

Dawson Couture
30 janvier 2023

Crédit visuel : USports – Courtoisie 

Entrevue réalisée par Dawson Couture – Chef du pupitre Sports et bien-être

Le jour même de son retour au Canada, Shilo Rousseau était de nouveau sur le campus à l’Université d’Ottawa. L’étudiante en biologie venait tout juste de remporter deux médailles d’or et une médaille d’argent aux Jeux mondiaux universitaires de la Fédération Internationale du Sports Universitaire (FISU), un nouveau record pour les Gee-Gees et le Canada. La biathlète a pris le temps de s’entretenir avec La Rotonde pour discuter de son parcours, ses accomplissements et son futur dans un sport souvent méconnu.

La Rotonde (LR) : Comment avez-vous commencé à pratiquer le biathlon ?

Shilo Rousseau (SR) : J’ai commencé à faire du ski de fond vers l’âge de 10 ans. Lorsque j’avais environ 12 ans, un club de biathlon local dans ma ville natale, Thessalon, a contacté mon père, un ancien biathlète de l’équipe nationale, pour m’inviter à une course. La veille de la compétition, mon père a sorti sa vieille carabine et je me suis entraînée à la tenir, à m’allonger et à viser dans notre salon. Lors de ma première course, j’ai atteint cinq cibles sur dix.

À partir de là, mes parents m’ont acheté ma propre carabine à air comprimé pour commencer à participer au circuit de tir en Ontario. J’ai fini par participer à des championnats nationaux et je me suis qualifiée pour ma première compétition internationale lorsque j’avais 15 ans. Depuis, j’ai participé à cinq championnats du monde junior ainsi qu’à la Coupe de l’Union internationale de biathlon (UIB).

LR : Que faut-il pour être un.e excellent.e biathlète ?

SR : Il faut beaucoup d’engagement et de constance dans l’entraînement. C’est un sport à maturation tardive : on atteint généralement son apogée vers 28 ans. De plus, l’aspect du tir prend beaucoup de temps à maîtriser. Je suis loin d’être une tireuse experte. Il faut de nombreuses années d’entraînement régulier pour acquérir la précision et la vitesse nécessaires pour concourir au plus haut niveau.

LR : Vous avez inscrit votre nom dans l’histoire en remportant la toute première médaille du Canada en biathlon aux Jeux de la FISU. Pouvez-vous nous décrire cette course ainsi que votre victoire ?

SR : J’ai remporté ma première médaille dans une course individuelle courte. Nous avons skié 12 kilomètres et demi, et nous sommes entrés dans le champ de tir quatre fois, donc 20 tirs au total. La journée de la course, je n’avais vraiment aucune idée où j’aillais me classer, mais j’avais confiance en mes capacités. Pendant la course, j’ai en fait manqué ma première cible, ce qui a ajouté 45 secondes à mon temps, mais le reste s’est bien passé. J’ai eu un autre tir qui était un split – seule la moitié de la balle a touché la cible – et la plaque est montée très lentement. Je savais que la chance était de mon côté ce jour-là. 

Après avoir quitté le dernier champ de tir, j’ai entendu mon nom être annoncé en première position. Une fois que j’ai franchi la ligne d’arrivée, les annonceur.se.s disaient : « Wow, elle a tellement d’avance. Je pense que personne n’a la moindre chance de la battre. » J’ai attendu à la ligne d’arrivée, ce qui a été un grand moment de suspense, jusqu’à ce que l’on confirme que j’étais la gagnante. C’était incroyable et totalement inattendu.

LR : Le chef de la mission canadienne, Ben Matchett, a qualifié votre performance individuelle comme « la plus impressionnante depuis une génération pour une athlète canadienne aux Jeux d’hiver de la FISU ». Sur le plan personnel, que signifient pour vous ce commentaire ainsi que vos victoires ?

SR : Entendre cela est tout simplement incroyable. Je suis super fière de moi-même, car tout mon travail a finalement porté fruit. L’année dernière, je m’étais mis beaucoup de pression et les choses ne se sont pas passées comme je l’espérais. Cette année, je me suis concentrée sur mes études et j’ai voulu m’amuser davantage dans ce sport.

Mon objectif pour les Jeux de la FISU était simplement de profiter de l’expérience. Le biathlon est un sport qui demande beaucoup de préparation mentale ; c’est très stressant de devoir combiner le ski et le tir. J’essayais donc de rester calme et de passer un bon moment.

LR : Après avoir remporté trois médailles, vous avez été sélectionnée comme porte-drapeau du Canada. Comment avez-vous appris cette nouvelle ?

SR : Après ma dernière course, mes coéquipier.ère.s et moi sommes allé.e.s prendre une photo d’équipe sur le champ de tir. Ben [Matchett] a fait un petit discours avant de me présenter le drapeau. L’équipe était super excitée. J’avais le pressentiment que j’allais être sélectionnée, mais être nommée porteuse du drapeau pour le Canada était surréel, surtout pour une biathlète. Descendre la rue principale en portant le drapeau avec l’équipe et avoir tout le monde autour qui applaudissait était un grand honneur.

LR : Suite à votre performance historique aux Jeux de la FISU, à quoi va ressembler l’avenir pour vous ?

SR : Après avoir participé aux Jeux de la FISU et avoir obtenu de si bons résultats, je suis retombée amoureuse de ce sport. Ces victoires m’ont également donné plus de confiance en moi et la conviction que je peux concourir au plus haut niveau. Ayant été nommée championne le premier jour, j’ai dû supporter la pression en sachant que j’étais la personne à battre. Mais gagner cette deuxième médaille d’or m’a confirmé que j’étais capable.

Grâce à mes performances aux Jeux, j’espère que Biathlon Canada m’offrira une place à la Coupe UIB à la fin du mois de février. Je souhaite obtenir l’admissibilité à la Coupe du monde afin de me préparer pour les années à venir, y compris une éventuelle qualification pour les Jeux olympiques. Je vais continuer à m’entraîner et à concourir au plus haut niveau possible et voir où cela me mène.

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