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Arts et culture

Un 27 janvier pour ne pas oublier  

Marie-Ève Duguay
27 janvier 2022

Crédit visuel : Dereck Bassa – Photographe

Article rédigé par Marie-Ève Duguay – Cheffe du pupitre Arts et culture

Le 1er novembre 2005, les Nations Unies ont choisi la date du 27 janvier comme étant la Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste. Depuis ce jour, chaque année, plusieurs pays se vouent à la résolution historique qui vise à se souvenir des crimes du passé et à prévenir les actes de haine du futur.

Deidre Butler est professeure agrégée dans le programme de religion à l’Université Carleton (UC) et directrice du Centre Max and Tessie Zelikovitz d’études juives. Elle confie que la Journée de commémoration est l’occasion idéale pour éduquer les gens sur ce génocide. D’après Sarah Fogg, cheffe des communications du Musée de l’Holocauste de Montréal, le 27 janvier est également une date riche en histoire et en signification.

Histoire importante

Fogg tient à clarifier que la Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste n’est qu’une des nombreuses dates dédidées au rappel de l’événement. De fait, Butler et Fogg soulignent l’existence de Yom Hashoah, qui aura lieu cette année le 27 avril ; il s’agit d’une date dans le calendrier juif fixée par l’État d’Israël, qui sert également d’occasion pour commémorer les victimes de la Shoah et qui détient une dimension religieuse importante. D’après elles, le 27 avril représente donc un événement qui complémente les autres dates importantes du calendrier.

La directrice des communications du Musée de l’Holocauste révèle que le 27 janvier a été choisi puisque le jour marque la date de libération du camp de concentration d’Auschwitz. Fogg déclare que, étant la petite fille de survivant.e.s de l’Holocauste, cette histoire est très personnelle. Elle comprend surtout l’importance de la commémoration en travaillant au Musée et en « voyant la manière dont les événements marquent non seulement les survivant.e.s, mais aussi les familles et les gens de tous âges venant de partout dans le monde ».

Opportunité éducative 

Butler dévoile que la Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste sert de pont entre l’histoire et l’éducation. La professeure de l’UC explique que la dimension éducative de l’événement est d’une grave importance, puisque la négation de l’Holocauste demeure une réalité.

Butler démontre que plus le temps avance, plus l’Holocauste s’éloigne ; ainsi, le public général ne garde pas les mêmes souvenirs qu’auparavant. Une bonne éducation sur les événements liés à l’Holocauste est donc nécessaire afin de comprendre pourquoi le besoin d’en parler persiste toujours aujourd’hui.

Fogg ajoute que la Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste occupe une place cruciale en 2022. Elle mentionne d’ailleurs que « nous voyons toujours que le racisme et la haine font encore partie de notre contexte actuel. C’est important de reconnaître que nous avons des choses à apprendre de l’Holocauste et des génocides en général. Il y a des leçons universelles à en tirer ».

Malheureusement, évoque Butler, les ressources premières sur l’Holocauste en français se font rares. Ainsi, elle met présentement sur pied un projet bilingue qui comportera plusieurs modules, allant du genre et de la sexualité des victimes de l’Holocauste, jusqu’aux éléments culturels de l’époque. Elle espère que ce projet, qui sortira au printemps 2022, pourra rejoindre davantage d’étudiant.e.s et qu’il contribuera à l’éducation sur l’Holocauste en français.

Pour bien commémorer 

En plus du Monument national de l’Holocauste à Ottawa et des événements organisés en ligne, Fogg rapporte que le Musée de l’Holocauste de Montréal organise la projection d’un film durant la soirée du 27. Dès 19 h, le Musée présentera sur sa chaîne YouTube un documentaire sur la vie de la survivante Simone Veil. « Son histoire est remarquable. [Le documentaire] et une opportunité d’apprentissage idéale », commente Fogg. L’événement est gratuit et ouvert à tou.te.s.

Fogg précise que même si le Musée de l’Holocauste se situe à Montréal, plusieurs ressources sont disponibles sur leur site Web et sont ainsi accessibles pour tout le monde, ou presque. Elle invite ceux et celles qui désirent en apprendre davantage sur l’événement de consulter le site ou de visiter le Musée directement, celui-ci étant ouvert malgré la pandémie. La professeure partage aussi que le centre pour lequel elle travaille diffusera au mois de mars une pièce de théâtre qui se fonde sur des extraits d’entrevues avec Margot Heuman, une des seules survivantes lesbiennes de l’Holocauste.

Fogg et Butler terminent en notant que les événements de commémoration des victimes de l’Holocauste ne se limitent pas à la date du 27 janvier. Il s’agit plutôt de souvenirs qu’il faudrait porter et reconnaître à l’année longue.

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