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Une nouvelle ère pour l’Université de Sudbury

Crédit visuel : Archives de La Rotonde – Dereck Bassa

Article rédigé par Sandra Uhlrich — Journaliste

Le gouvernement ontarien a annoncé qu’il va accorder un financement de 10,8 millions de dollars à l’Université de Sudbury (U de S). Elle avait dû fermer ses portes après la crise financière qui avait frappé l’Université Laurentienne, fédération dont elle faisait partie. L’établissement va officiellement accueillir de nouveaux.elles étudiant.e.s en septembre 2025.

Un chantier de grande envergure 

Depuis, l’USudbury s’est réinventée en devenant un établissement complètement francophone et laïque, informe Serge Miville, recteur et vice-chancelier de l’U de S. Elle souhaite devenir une chef de file pour l’enseignement postsecondaire francophone dans le Nord de l’Ontario. 

Il applaudit l’annonce de financement et assure qu’il permettra à l’institution d’agrandir l’offre et la portée de ses programmes. Ce financement est d’autant plus important que l’institution s’était vu refuser un tel soutien financier de la province en 2023

Marie-Eve Sylvestre, rectrice et vice-chancelière de l’Université d’Ottawa (U d’O) soutient : « C’était l’étincelle, la bougie d’allumage qui était nécessaire pour redémarrer l’Université de Sudbury ». 

Lors de son entrée en poste à la tête de l’institution nord-ontarienne, Miville avait pour mandat de « relancer l’établissement et de l’aligner avec la demande historique et légitime de la population francophone de la région, qui cherchait depuis plus d’un siècle avoir une université de langue française ». 

La restructuration de l’institution a ainsi mené une gouvernance entièrement francophone « par et pour » les francophones, souligne-t-il. Décision d’autant plus importante puisque l’U de S était bilingue et sous gouvernance anglophone jusque-là, malgré ses origines francophones

Partenariats au service de la communauté franco-canadienne 

L’U d’O a joué un rôle central dans cette restructuration. Elle est partenaire de l’USudbury dans le développement des programmes, et dans diverses technicalités, telle que la délivrance des diplômes. 

Sylvestre se réjouit de ce partenariat : « Je pense que c’est vraiment au cœur du rôle que l’Université d’Ottawa veut jouer comme leader dans la francophonie ontarienne, canadienne, éventuellement internationale aussi ».   

Elle espère pouvoir mettre en place d’autres partenariats du même type, avec d’autres institutions à travers le pays, afin de contribuer à former la jeunesse, en plus de répondre aux besoins des régions.

Pour le recteur de l’U de S, ce genre d’alliances pourraient être une partie de la solution face aux difficultés financières que les enseignements postsecondaires en Ontario subissent. Pour lui, ces partenariats permettent de réduire les coûts, de protéger l’autonomie des institutions et surtout d’augmenter la portée des établissements auprès des populations locales. 

Renforcer l’accès à l’enseignement postsecondaire

Miville souligne que l’enseignement postsecondaire, en particulier en français, est actuellement difficile d’accès dans le Nord de l’Ontario. Il témoigne : « Moi, par exemple, je suis de première génération universitaire. Je viens d’une famille ouvrière. La question d’accès [à l’éducation postsecondaire] était très importante ». 

L’U de S a comme vision d’offrir un réel service de proximité, à l’image des besoins francophones et locaux. L’institution se veut « à taille humaine », et déploie des programmes de formation régulière avec des baccalauréats ainsi que des formations continues pour le perfectionnement professionnel ou pour appuyer les changements de carrières.

Le recteur de l’établissement insiste sur la flexibilité de l’offre, qui comporte aussi des cours en lignes : « On pense à toute la population qui ne peut pas nécessairement se déplacer, qui cherche à renouveler ses compétences, des familles monoparentales, par exemple ». 

Dans cette optique, l’U de S a également bonifié ses bourses, afin de couvrir une grande partie des frais de scolarité de la cohorte entrante : « Je pense que ça valait la peine de marquer le coup pour soutenir les étudiant.e.s, surtout en cette première année ». 

Il indique que cette première cohorte d’étudiant.e.s, qui fera son arrivée en septembre 2025, sera décisive. Elle participera activement à la co-création de l’expérience étudiante à l’U de S, pour les années à venir. 

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