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Sports et bien-être

À quand un accès équitable aux salles de sport de l’U d’O ?

Johan Savoy
18 novembre 2021

Crédit visuel : Dereck Bassa – Photographe

Chronique rédigée par Johan Savoy – Chef de pupitre Sports et bien-être

Rouvertes depuis le 26 juillet dernier, les salles de conditionnement physique de l’Université d’Ottawa (U d’O) affichent complet quotidiennement et à chacune des plages horaires disponibles. Une situation compréhensible en raison des mesures prises pour contenir la pandémie, mais bien plus problématique lorsqu’on s’intéresse au système de réservation en ligne, d’autant plus que les étudiant.e.s payent des frais reliés à ce service. 

Lors d’une enquête faite en début de session par La Rotonde concernant l’état de réouverture des différents services de l’Université, Victoria Paller et Olivia Goreski, toutes deux employées de la salle de sport du Pavillon Montpetit, rapportaient l’importance de l’achalandage quotidien au sein des diverses installations de conditionnement physique présentes sur le campus. 

La fréquentation élevée, s’ajoutant à l’obligation de réserver une plage horaire en ligne 48 heures à l’avance, rendait donc un peu plus compliqué qu’à l’accoutumée l’accès aux différentes installations sportives. Une situation se voulant dérangeante, mais tolérable dans la mesure où les divers services traversaient une période de réadaptation suite à de longs mois de fermeture.

Deux mois plus tard…

Paller et Goreski confiaient ainsi que l’importance de la demande était telle qu’elles conseillaient aux étudiant.e.s de mettre une alarme sur leur téléphone pour ne pas manquer l’heure, afin de pouvoir réserver une plage horaire. Force est de constater que deux mois plus tard, la situation n’a pas changé.

Jenna Boomhower, étudiante de deuxième année en baccalauréat spécialisé en biologie, affirme qu’elle doit composer avec la difficulté de réserver une plage horaire depuis son arrivée à l’U d’O en septembre. « Une fois que j’ai compris [que les plages horaires étaient réservées rapidement], j’ai commencé à régler des alarmes pour me connecter à 20 h 58, [les réservations débutant à 21 h] », poursuit-elle. Elle continue en déplorant que l’ensemble des créneaux est généralement réservé seulement deux minutes après le début des réservations et que si, par malchance, un problème de connexion survient, alors elle ne peut pas s’entraîner.

Le problème persiste donc depuis le début de la session d’automne, et il est évident que l’Université n’a pas l’air de grandement s’en soucier. Il serait peut-être temps de repenser ce système de réservation fonctionnant sur le principe du « premier arrivé, premier servi », de manière à permettre à tou.te.s les étudiant.e.s de pouvoir s’entraîner de façon équitable. Est-il utile de ressasser que les problèmes de santé mentale n’ont jamais été aussi importants qu’en ces temps de pandémie et que le sport permet, un tant soit peu, de s’évader ? Faut-il préciser que la salle de conditionnement physique est aussi un lieu de socialisation permettant aux nombreux.ses étudiant.e.s souffrant de solitude de pouvoir se rencontrer ? 

Différents services, et non des moindres, ont été pointés du doigt depuis le retour partiel des étudiant.e.s sur le campus, mais dans aucun des cas la situation n’a évolué et ce n’est pourtant pas faute d’en avoir parlé. Il serait peut-être temps que l’Université cesse de faire l’autruche lorsqu’elle rencontre un problème et qu’elle commence à se soucier davantage du bien-être de sa communauté que de la taille de son portefeuille !

Un abonnement sans service

Question : quelle salle de conditionnement physique oserait vous obliger à payer un abonnement sans pour autant vous garantir l’accès à ses installations ? Et bien, c’est simple : les salles de sport de l’U d’O !

Facturés 240 dollars par année sans possibilité de les supprimer, les frais reliés aux installations sportives sont tout simplement exorbitants compte tenu du service rendu en retour. « En gros, je paye pour rien, ou tout au plus pour m’entraîner une heure et demie par semaine, si j’ai de la chance », constate ainsi Boomhower, déplorant d’avoir à débourser une telle somme pour un service quasi inexistant.

Rappelons tout de même, si besoin était, que les frais de scolarité n’ont jamais été aussi élevés, notamment pour les étudiant.e.s internationaux.ales. Rappelons que la facture du régime d’assurance maladie universitaire a augmenté de 130 dollars depuis 2018. Rappelons que les étudiant.e.s occupent des emplois précaires et à faibles revenus pour tenter de subvenir à leurs besoins. Rappelons enfin que l’explosion du coût de la vie est une réalité et que ce ne sont pas les dernières annonces de Doug Ford qui vont changer la donne.

Alors, chère administration, si tu continues à facturer un abonnement obligatoire correspondant au prix de celui d’une salle de sport privée, aie la décence d’assurer une prestation minimum à tou.te.s. Et si cela est au-dessus de tes capacités, fais au moins semblant de considérer le problème !

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