Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique
Chronique rédigée par Dawson Couture – Journaliste
Pour les étudiant.e.s universitaires ayant traversé un autre semestre épuisant avec l’été à l’horizon, les examens finaux paraissent souvent comme un dernier effort désespéré. Pour être franc, j’ai souvent franchi cette épreuve avec cette même mentalité. Cependant, si j’avais été honnête avec moi-même et clair dans mes intentions, l’anxiété que j’ai ressentie lors de la période d’examens aurait sans doute pu être mieux gérée et dirigée.
En décembre 2021, j’ai enfin complété mon baccalauréat en histoire et sciences politiques. Bien que j’ai surmonté plusieurs obstacles, je me considérais chanceux en comparaison à mes ami.e.s qui travaillaient d’arrache-pied jour et nuit pour compléter leurs projets et examens. Je ne me sens donc pas nécessairement qualifié pour donner des conseils pour tou.te.s, mais j’espère néanmoins pouvoir transmettre ma réflexion post-graduation sur cette période charnière de la vie étudiante.
Comment trouver la motivation ?
Le plus grand défi de la période des examens est de maintenir un niveau adéquat de motivation. Comme tant d’autres, j’ai souvent envisagé d’abandonner parce que cela semblait tellement plus facile que d’étudier pendant deux semaines afin de passer cinq examens de trois heures.
J’ai réalisé en troisième année que le danger était de ne pas avoir d’autres motivations que de réussir ses examens. Au cours de mes études secondaires et universitaires, j’ai ressenti tant de peur d’échouer que lorsque cette anxiété s’estompait, elle laissait place à un vide de motivation. Il n’y avait pas de raisons positives suffisamment profondément enracinées dans mon esprit pour me motiver jour après jour. La réussite scolaire en soi n’avait aucune valeur pour moi, si ce n’était pour la moindre reconnaissance que je recevais de mes parents ou mes professeur.e.s.
Ce dont j’avais besoin, en rétrospective, c’était d’objectifs clairs, spécifiques et tangibles pour bien ancrer ma réussite scolaire. Comme je l’ai compris plus tard, c’est la raison pour laquelle certaines personnes prennent un semestre de congé ou une année sabbatique ; il est indispensable de prendre le temps de déterminer ses intentions de vie avant de s’acharner sur un autre semestre. En m’arrêtant pour jeter un coup d’œil sur ce que les autres faisaient, j’ai vite compris que ceux.celles qui croyaient en eux.elles-mêmes et en leur parcours ne pouvaient jamais échouer, car ils.elles se relevaient toujours.
Qu’en est-il des méthodes d’études ?
Avec les examens qui commencent bientôt, je comprends que ce ne soit pas pratique de réévaluer sa vie. Si votre avenir est aussi flou que le mien, concentrez-vous sur l’accomplissement de petites étapes. Divisez les tâches importantes en éléments réalisables afin de pouvoir progresser régulièrement et de bénéficier d’un renforcement positif pour avoir terminé ce que vous aviez prévu de faire.
Je recommande aussi vivement de rendre des comptes à d’autres personnes, même s’ils.elles ne suivent pas les mêmes cours. Garder un œil les un.e.s sur les autres peut être le meilleur moyen de rester motivé.e tout en n’ayant jamais l’impression d’être seul.e.
À la fin de chaque semestre, je me retrouvais à employer diverses approches d’étude pour compléter ou rompre avec ma méthode habituelle de lecture et de récitation de notes. Certaines ont eu plus de succès que d’autres… En première année, j’ai commencé à réaliser que dessiner mes notes était une manière optimale pour retenir de grandes quantités d’informations et je me suis donc acheté un grand tableau blanc. La deuxième année, j’ai envisagé d’aller encore plus loin en créant des cartes aide-mémoire avec des images au recto et des descriptions au verso. Disons que ça ne s’est pas très bien passé.
À l’approche de la saison des examens, il ne s’agit donc pas de trouver une nouvelle méthode qui révolutionnera votre routine d’étude. Ce qui est crucial est de maintenir l’intérêt et de garder le moral. Faire la même routine tous les jours pendant un mois peut fonctionner pour certain.e.s, mais cela n’a jamais été possible pour moi. En essayant de nouvelles façons d’étudier et même en adoptant sporadiquement de nouveaux passe-temps comme la méditation et les promenades nocturnes, j’ai traversé sans encombre cette période mentalement éprouvante.
Je réalise que c’est particulièrement facile à dire en tant que personne qui n’a pas eu à vivre avec des problèmes de santé mentale importants. Les examens peuvent sembler être une partie normale de l’expérience universitaire, mais ils ne devraient pas se faire au détriment de son bien-être. Chacun.e a une limite de ce qu’il.elle peut supporter, et un examen ne vaut jamais la peine de compromettre celle-ci.
Un petit mot sur l’obtention d’un diplôme
Une source commune de motivation que j’entends de la part des étudiant.e.s est la quête du diplôme et la cérémonie qui s’ensuit. Bien que mon expérience en tant que diplômé pendant la pandémie peut être différente de celle des futur.e.s gradué.e.s, je peux dire personnellement que l’obtention d’un diplôme a été une étape assez décevante dans ma vie. Le lendemain de mon dernier examen, j’ai réalisé que les examens et les études en général m’avaient donné une raison de me lever le matin pendant les cinq dernières années, et même pendant une grande partie du secondaire.
En réalité, le parcours d’une personne dans la vie est bien plus qu’un examen ou un bout de papier. Il faut certainement tenter le plus qu’on peut d’incorporer ce diplôme dans nos buts, nos ambitions et nos valeurs, et inversement, d’incorporer nos plans de développement personnel dans nos études. Par contre, venu le temps des examens, faites ce qui est nécessaire pour promouvoir votre bonheur et votre bien-être, tant dans le présent que dans le futur.