Crédit visuel : Courtoisie – Jen Squires
Entrevue réalisée par Marie-Ève Duguay – Cheffe du pupitre Arts et culture
Les Chiclettes est un trio vocal humoristique d’origine franco-ontarienne composé de Nathalie Nadon, Julie Kim Beaudry et Geneviève Cholette. Dans le cadre de leur nouveau spectacle Sérieux ? Bravo ! présenté lors des Tournées Réseau Ontario, deux membres du groupe s’entretiennent avec La Rotonde.
La Rotonde (LR) : Quels sont vos rôles dans l’univers des Chiclettes ?
Julie Kim Beaudry (JKB) : J’incarne le rôle d’Huguette dans Les Chiclettes et je compose notre musique. Nathalie Nadon, qui n’est pas ici aujourd’hui, est celle qui écrit les textes et les sketchs, et elle joue le rôle de Simone.
Geneviève Cholette (GC) : J’incarne le rôle de Vivi, l’étourdie au grand cœur, et je suis également la chorégraphe du groupe. J’écris la plupart des chansons et des paroles.
LR : Cela fait plusieurs années que vous formez un groupe. Est-ce que vous pourriez faire un survol rapide de la dernière décennie ?
JKB : Je vais essayer de faire un sprint ! En 2009, nous avons formé le groupe. L’année suivante, nous avons participé à Contact ontarois à Ottawa et avons gagné tous les prix ! Ensuite, nous avons gagné une Tournée Réseau Ontario, puis avons participé au Réseau des Organisateurs de Spectacles de l’Est du Québec (ROSEQ).
Après notre tournée ROSEQ, nous avons gagné le prix RADARTS au Nouveau-Brunswick, et nous nous sommes lancées en tournée. Un diffuseur de la France nous a alors remarquées et nous a amenées en France l’année suivante.
Après l’écriture de notre deuxième spectacle, nous sommes retournées en France pour une résidence de théâtre à Nantes. Nous avons par après participé quelques fois au Festival Juste pour Rires et, en 2020, nous avons fait Contact ontarois encore une fois.
Nous en sommes à la sortie de notre troisième album, et nous sommes encore amies !
LR : Que réserve le spectacle Sérieux ? Bravo !, pour lequel vous êtes actuellement en tournée ?
JKB : La tournée a commencé le 4 février. C’est certain que la capacité des salles en Ontario est limitée, donc on ne peut pas s’attendre à avoir des foules comme avant. Mais le spectacle est tout de même haut en énergie et rires !
GC : Notre nouveau spectacle est très engagé. Nous avons toujours été dans l’humour, mais d’un côté plutôt théâtral. Depuis notre dernier spectacle, nous nous sommes dit que chacune de nos chansons devait avoir une signification, qu’elle devait dire quelque chose : il y a donc deux ou trois niveaux à chaque chanson.
Le spectacle est aussi plus moderne, puisqu’on permet d’avoir plus d’instruments. Nous avons plus de chansons originales dans le spectacle et je pense que nous avons finalement trouvé notre son à nous.
LR : Comment décririez-vous l’univers musical des Chiclettes ?
JKB : Je crois qu’il a changé dernièrement. Le premier album était plutôt une trame musicale pour notre spectacle. Pour le deuxième album, nous nous sommes dit que nous allions prendre un groupe musical complet. Cette fois-ci, les chansons sont différentes ; elles ont toutes une instrumentation individuelle, ce que nous n’avons jamais eu, et nos trois voix servent de fil conducteur.
En essayant de rester fidèle au style des années 1940, notre son se rapprochait du swing et du jazz. Maintenant, notre univers est en pleine évolution. J’ai l’impression qu’on enlève notre manteau et qu’on sort d’une coquille ; on enlève des couches et on vit un renouveau. Nous sommes encore Les Chiclettes, mais en mieux !
GC : Je crois que ce nouvel album est notre plus fort.
LR : Vous performez dans plusieurs milieux où le français est en position de minorité. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
JKB : De un, cela me permet de découvrir des endroits magnifiques. De deux, je suis originaire du Québec et je ne savais honnêtement pas qu’il y avait autant de communautés francophones hors de la province. Oui, c’est de l’ignorance, et je trouve ça plate de le dire. Mais ça fait vraiment chaud au cœur de visiter ces communautés et d’en apprendre plus sur elles.
GC : C’est tellement important d’aller voir les communautés francophones en minorité ! Surtout celles qui sont éloignées et qui n’ont pas souvent la chance de recevoir des artistes. Elles se font souvent oublier, et ça fait tellement de bien à tout le monde d’y aller ! Nous sommes souvent entouré.e.s de la langue anglaise, et il faut continuer d’encourager le français pour ne pas le perdre.