Crédit visuel : Dawson Couture – Co-rédacteur en chef
Article rédigé par Jacob Hotte – Journaliste
À la suite de deux années de pandémie qui ont mené à un apprentissage virtuel pour les étudiant.e.s., l’Université d’Ottawa (U d’O) les a de nouveau accueillis sur le campus l’automne dernier. Durant cette même période, le Syndicat des étudiant.e.s de l’U d’O (SÉUO) était de retour sur le campus avec, à sa tête, une nouvelle équipe exécutive. Face à cette réalité « post-pandémique », le SÉUO a-t-il été en mesure de réaliser les objectifs attachés à son mandat ? La situation des étudiant.e.s se trouve-t-elle inchangée ?
Tout au long de l’année, le Syndicat étudiant a fait face à plusieurs obstacles. Certaines d’entre elles étaient liées à des défis de communication avec plusieurs associations et groupes, la démission de la Commissaire aux affaires francophones ainsi qu’un manque de transparence financière. Tout récemment, il a aussi vécu un conflit venant d’une promesse qui aurait été faite à un homme d’affaires célèbre. À l’égard de cette dernière épreuve, les étudiant.e.s ont rapidement fait entendre leur mécontentement par le biais des réseaux sociaux, dont Reddit. La question de la place du Syndicat étudiant au sein de l’Université semble s’être répandue dans les discussions des internautes.
Allô ? Il y a quelqu’un ?
Comme il a été sujet de discussion lors d’une entrevue avec The Fulcrum, ainsi qu’un éditorial de La Rotonde, il a été difficile cette dernière année de rentrer en contact avec les membres du comité de exécutif du SÉUO. L’ancien président a expliqué lors de son entrevue qu’il agirait seul comme porte-parole du syndicat conformément à une nouvelle politique interne des médias. Ce n’était qu’avec la permission du président que les membres avaient alors l’autorisation de parler aux médias.
Ce dernier a confirmé qu’il recevait un grand nombre de demandes médiatiques et que, par conséquent, il devait fournir dans la majorité des cas son numéro de téléphone afin qu’il puisse être plus accessible. Selon Tim Gulliver, ancien président du SÉUO de 2021 à 2022, ces éléments sont tous des procédures ordinaires pour le président du Syndicat étudiant. Toutefois, Gulliver commente sur le fait que lors de son mandat, cette politique de communication semblait avoir fonctionné adéquatement. De son côté, Singh atteste du fait qu’il recevait facilement 70 à 100 courriels par jour. Par conséquent, il ne pouvait pas facilement répondre à toutes les demandes. Même si Gulliver a partagé cette inquiétude, il estime que répondre aux médias rapidement n’est pas une tâche difficile.
Situation « Wes Hall »
En février 2023, l’entrepreneur et homme d’affaire Wes Hall avait été invité par le Syndicat étudiant au Gala pour le Mois de l’histoire des Noir.e.s afin de recevoir un prix. Selon les procédés verbaux de la réunion de Conseil d’administration (CA) du SÉUO datant du 28 mai 2023, l’ancienne Commissaire aux opérations, Nouria Sawadogo aurait promis à Hall que le SÉUO s’occuperait de payer les dépenses liées à son voyage à Ottawa. Cependant, comme le discerne l’actuelle Commissaire aux opérations, Fiona Broughton, le processus d’approbation d’une telle dépense n’aurait pas été suivi, ce qui aurait causé une violation des politiques du SÉUO.
Selon les propos d’Armaan Singh, représentant des étudiant.e.s en sciences sociales au CA, le Syndicat étudiant n’aurait eu accès à cette information qu’à partir du mois d’avril. Suite à plusieurs demandes de remboursement par Hall, Broughton aurait décidé de présenter une proposition qui accepterait de rembourser ce dernier. Dans le cas d’un refus de remboursement, le Syndicat risquait des poursuites judiciaires. Cette motion fut éventuellement acceptée par le CA.
Certains membres du CA ont exprimé leur colère face à cette situation. Max Christie, représentant des étudiant.e.s de Sciences sociales au CA, atteste d’avoir partagé ce sentiment. Lors d’un échange avec La Rotonde, il explique que l’entièreté de la situation ne fait qu’illustrer le manque de transparence au cœur du SÉUO. À son avis, le fait que le CA a été forcé à payer et à résoudre une erreur commise par les membres de l’ancienne direction est inexcusable.
Un avenir condamné à l’échec ?
Selon Christie, la relation entre le Syndicat et les étudiant.e.s est inexistante. Il existe, selon lui, un manque de confiance important de la part des étudiant.e.s envers le SÉUO. Cela explique le taux de participation de 3,8% aux dernières élections générales en mars dernier, enchaîne-t-il.
Malgré cela, plusieurs membres du Syndicat restent optimistes quant à l’avenir du SÉUO et son lien avec la population étudiante. Mustafa Sarikaya, nouveau membre du CA par intérim, cherche à vouloir empêcher les hausses des frais de scolarité récemment annoncés par l’U d’O. Sarikaya affirme qu’il tente présentement de s’engager auprès des autres membres du Syndicat, ainsi qu’auprès des étudiant.e.s, afin d’en faire la mission du SÉUO de résoudre cette situation.
La nouvelle Commissaire aux opérations, quant à elle, ajoute que plusieurs propositions ont été adoptées récemment par le CA dans le but de promouvoir la transparence et la collaboration entre le Syndicat et la population étudiante. Broughton mentionne une motion mise en avant par Christie, intitulée « Réunions axées sur les étudiants », qui permettra aux étudiant.e.s de prononcer leurs inquiétudes au début des réunions du CA.