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Travailler au sein d’une résidence universitaire, entretien avec une conseillère communautaire

Emily Zaragoza
16 novembre 2023

Crédit visuel : Guinevere Miecznikowski

Entrevue réalisée par Emily Zaragoza — Journaliste

Des milliers d’élèves choisissent chaque année de se loger dans l’une des résidences de l’Université d’Ottawa (l’U d’O). Pour les accompagner dans leur quotidien en résidence, ces étudiant.e.s peuvent compter sur les conseiller.ère.s communautaires (CC). Afin de découvrir les coulisses de leur mission, La Rotonde s’est entretenue avec Sissy Da Rosa, étudiante en deuxième année en criminologie, devenue CC en septembre 2023.

La Rotonde (LR) : Pourquoi avez-vous voulu être CC ?

Sissy Da Rosa (SDR) : L’année dernière, honnêtement, je ne voyais jamais mon CC. Il ne faisait pas bien sa mission, donc je n’avais pas une relation positive avec ce rôle. Je crois que cela m’a servi de contre-exemple et m’a donné envie de devenir CC à mon tour, mais de le faire correctement, afin d’aider les autres lorsqu’ils.elles rencontrent des problèmes d’adaptation, de sociabilisation, d’anxiété liée aux études, etc. J’ai discuté avec des CC pour leur demander leur avis sur ce travail, puis ils.elles m’ont convaincue de le faire. Donc, en janvier 2023, j’ai candidaté.

LR : Selon vous, quels sont les avantages et les inconvénients de vivre en résidence ?

SDR : J’ai bien aimé ma première année en résidence. C’était une résidence traditionnelle, alors c’était le minimum — une chambre à deux et une salle de bain commune — mais c’était génial, parce qu’on était tous.tes ami.e.s. On a pu créer une communauté. L’avantage de vivre en résidence, c’est que tu habites avec des gens qui ont un peu la même vie que toi. Cela évite d’être préoccupé.e.s par la recherche d’un logement proche du campus, qui peut être très compliquée.

Un des inconvénients, c’est l’accès à Internet. Cela dépend peut-être des résidences, mais dans la mienne, à Rideau, la connexion fonctionne très rarement. Je pense que c’est lié au fait qu’il y a 19 étages, et donc beaucoup d’étudiant.e.s.

Un autre problème, c’est qu’il faut attendre parfois pendant très longtemps avant que quelque chose ne soit réparé. Par exemple, si tu as un problème d’éclairage dans ta salle de bain, tu vas le signaler en ligne. Sauf que les requêtes arrivent toutes au même endroit, donc même si c’est pressé, cela prend parfois des mois à cause du manque de personnel.

LR : Qu’est-ce que font les CC ? Comment aidez-vous les étudiant.e.s ?

SDR : Ma mission, c’est de guider les élèves afin qu’ils passent une bonne année. Mon rôle, c’est de les aider quand ils rencontrent des problèmes. On organise des discussions avec les 41 étudiant.e.s dont j’ai la charge une fois par mois. Parler des problèmes permet de se soutenir les un.e.s les autres. Je fais aussi des réunions individuelles avec eux.elles deux fois par semestre. Puis, je les guide vers les ressources de l’Université et je leur donne des conseils : par exemple, établir des règles avec son.sa camarade de chambre afin de faciliter la cohabitation.

Officiellement, je travaille 15 heures par semaine, mais dans la réalité, les horaires sont assez variables. Il peut arriver certaines semaines que les problèmes s’accumulent et d’autres, au contraire, sont assez calmes. Quand je me trouve dans la première situation, j’essaye de prioriser et de faire de mon mieux pour concilier mon emploi avec mes études en étant organisée.

LR : Comment se préparer à être CC ?

SDR : J’ai participé à une formation de 80 heures, soit deux semaines de 40 heures. Cela permet de découvrir les ressources mises à disposition par l’U d’O. Les ancien.ne.s CC nous donnent également des mises en situation et nous enseignent les démarches pour avoir le bon comportement en fonction du problème. Il y a un volet théorique et un volet mise en pratique au sein de la formation. C’est vraiment utile comme étapes pour se préparer.

Selon moi, il pourrait être intéressant, pendant la formation, de parler plus de l’importance de la communication. Je pense que c’est tellement évident qu’ils.elles ont juste sauté cette partie. Pourtant, c’est essentiel de rappeler les bases de la communication.

LR : Quels sont les côtés positifs et négatifs de ce rôle ?

SDR : D’abord, on est logé.e.s gratuitement en résidence. Ma mission m’a également permis de connaître beaucoup de personnes cette année que je n’aurais jamais rencontrées sinon. J’aime parler avec les gens et organiser des activités, donc c’est vraiment un rôle qui me convient et j’espère pouvoir continuer à le faire jusqu’à la fin de mes études.

L’un des inconvénients, c’est qu’on ne choisit pas notre résidence lorsque l’on devient CC. Par contre, pour les années suivantes, on peut faire des vœux. Aussi, ce n’est pas mon cas à moi, mais parfois, il arrive que le.la CC vive avec les autres étudiant.e.s au sein d’un même appartement. Je trouve que la relation peut être un peu étrange, et je pense que c’est mieux de garder certaines barrières. Enfin, j’entends souvent dire que le salaire n’est pas assez élevé. L’argent que l’on perçoit couvre à peine les dépenses alimentaires. Certain.e.s pensent que le forfait alimentaire devrait être inclus gratuitement.

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