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Arts et culture

Black Artistry : l’événement de la richesse artistique noire

Johan Savoy
16 février 2022

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique

Article rédigé par Johan Savoy – Chef de pupitre Sport et bien-être

Dans le cadre de la célébration du Mois de l’histoire des Noir.e.s, l’Association étudiante anti-raciste de l’Université d’Ottawa (U d’O) organise, le 17 février prochain, l’événement virtuel Black Artistry. Cette rencontre a pour but de promouvoir des artistes racisé.e.s à travers tout le Canada, que ceux et celles-ci soient auteur.e.s, poètes ou bien créateur.ice.s.

Il s’agit de la deuxième édition après celle de l’an passé, qui s’était déjà déroulée de manière virtuelle. Seule organisatrice de l’événement 2021, Karine Coen-Sanchez, candidate au doctorat à la Faculté des sciences sociales, explique que la création de l’Association étudiante antiraciste de l’U d’O lui a permis d’obtenir du soutien pour la nouvelle édition. Ainsi, elle est assistée cette année par Kassie Drodge, candidate à la maîtrise en sciences sociales à l’U d’O et modératrice de l’événement.

« Pas seulement de la souffrance »

Selon Coen-Sanchez, le but principal de Black Artistry est de mettre de l’avant lexcellence des Noir.e.s. « Pendant le Mois de l’histoire des Noir.e.s, on évoque souvent l’esclavage et la souffrance, mais il y a aussi des artistes et des richesses dont on ne parle pas », assure-t-elle.

Un avis partagé par Magalie Lefebvre, étudiante en deuxième année de maîtrise en sociologie à l’U d’O et artiste savonnière participant à l’événement. Celle-ci ajoute que les discussions engagées à l’occasion du Mois des Noir.e.s ne devraient pas se cantonner à un seul mois de l’année, mais occuper les conversations de façon plus constante.

« [À l’avenir], j’aimerais que l’exposition des talents noirs devienne une norme à l’Université […] l’événement pourrait avoir lieu aux trois ou quatre mois et pas seulement en février », renchérit l’organisatrice. Désirant inclure le plus de talents possible, celle-ci explique avoir sollicité pour l’édition de cette année des étudiant.e.s provenant des provinces de l’Ontario et du Québec. « Cela va leur permettre de présenter leurs propres richesses et faire parler leur talent », s’exclame-t-elle.

Un programme riche et varié   

Coen-Sanchez souligne que l’événement inclura tous types d’artistes. Ainsi, des chanteur.euse.s et des poètes présenteront leurs créations en s’exprimant devant l’auditoire, tandis que d’autres feront étalage de leurs talents manuels. Une créatrice de mode expliquera notamment comment elle réalise de nouvelles pièces à partir de vêtements usagés, et Lefebvre exposera le processus de fabrication de ses savons qu’elle commercialise sous l’enseigne La Farouche Gazelle.

Elle-même métisse, la créatrice savonnière atteste reproduire ce mélange d’origine dans la création de ses savons. Ainsi, elle indique employer des produits provenant d’Haïti et du Québec. « J’utilise par exemple un mélange de poudre d’hibiscus et de sirop d’érable, [ou encore] de poudre d’eucalyptus d’Haïti et d’argile du Kamouraska », précise-t-elle.  

Cette dernière poursuit en mentionnant que la conception de ses savons a évolué avec le temps. Si celle-ci développait initialement des modèles « très flashy, mais très normaux », elle conçoit à présent des exemplaires sur mesure. L’artiste rapporte qu’en plus de toujours proposer ses modèles classiques, elle vend également des modèles plus originaux à présent, certains représentant même l’anatomie humaine.     

Inclusion et ambition

Coen-Sanchez informe que l’édition 2022 se déroulera de manière bilingue. En ce sens, les artistes interviendront dans leur langue de préférence et les questions des participant.e.s pourront être posées aussi bien en français qu’en anglais.

Lefebvre apprécie de son côté la diversité des intervenant.e.s. « Étant moi-même bi-raciale née d’une mère blanche et d’un père noir, je trouve intéressant le fait de mettre de l’avant la diversité », déclare-t-elle. Relevant l’importance de l’union intracommunautaire, elle constate que le métissage est souvent mal compris et invisible dans un monde qui est, selon elle, très binaire. « [Ainsi], je suis contente qu’il y ait de la place pour tout le monde », conclut-elle.

L’organisatrice espère finalement que Black Artistry 2022 attirera une audience au moins aussi importante que l’édition 2021. Selon elle, une soixantaine de participant.e.s étaient présent.e.s l’an passé.

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