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Arts et culture

Ontario ou Québec, quel est le meilleur choix pour les artistes de chez nous ?

Jacob Hotte
15 février 2023

Crédit visuel : Marie-Ève Duguay – Rédactrice en chef 

Article rédigé par Jacob Hotte — Journaliste

Le Québec est généralement mis en avant-plan lorsqu’on parle de la francophonie au Canada. Pour les francophones hors Québec, surtout les Franco-Ontarien.ne.s, il peut s’avérer difficile de faire carrière en art sans mettre les pieds au Québec. La question se pose donc : est-il possible de poursuivre un parcours artistique francophone en Ontario, sans jamais faire affaire dans la seule province canadienne ayant pour unique langue officielle le français ?

L’art a longtemps été utilisé en Ontario français comme un moyen de conserver sa langue à travers la culture. C’est ce qu’atteste l’autrice-compositrice-interprète franco-ontarienne Céleste Lévis, qui précise que la musique lui a permis de trouver de la fierté dans son identité francophone. Lévis ne se limite cependant pas à l’Ontario par rapport à sa carrière. DJ UNPIER et Mélissa Ouimet, lui, animateur franco-ontarien par naturalisation et elle, rockeuse franco-ontarienne de Saint-Albert, évoquent à leur tour le même sentiment. Les trois témoignent de leur parcours et des différences d’opportunités qu’ils.elles ont pu observer.

Limité.e par son chez-soi

Pour Lévis, faire le choix de rester en Ontario français en tant que musicienne a des avantages et des inconvénients. S’en tenir à son chez-soi peut permettre une meilleure qualité de son son, avec plus de temps à consacrer à celui-ci. Cependant, cette décision pourrait restreindre son public et donc plus de matériel serait nécessaire. En effet, « rares sont les chances que nous pouvons repartir en tournée sans présenter quelque chose de nouveau », dévoile la native de Timmins.

Quant à DJ UNPIER, il exprime que ne faire carrière qu’en Ontario, en tant que francophone, c’est « se limiter professionnellement ». Il ajoute qu’« en tant qu’artiste, tu veux que le plus de gens t’écoutent. Théoriquement, il n’y a pas de frontières à l’art et il ne devrait pas y en avoir ». Selon lui, pour être capable de pratiquer son art à temps plein, il faut faire place à de la diversification, notamment celle de son audience. Il dévoile qu’en réalité, ce n’est pas sa musique elle-même qui lui rapporte le plus de revenus, mais des spectacles et des festivals.

Ouimet aurait autrefois partagé la même opinion, cependant, cela a changé dans les dernières années. Elle témoigne que lorsqu’elle était plus jeune, c’était un fait auquel elle croyait avec ardeur. Cependant, elle voit dernièrement une nouvelle ouverture des communautés francophones hors Québec. Elle dévoile aussi qu’avec les nouvelles technologies, tout est possible. Même si cela pourrait selon l’artiste être plus difficile, il y a différentes façons d’entreprendre son chemin.

La clé d’une plus grande porte

Comme le laisse savoir Lévis, lorsqu’un.e artiste décide de mettre pied en dehors de l’Ontario, son public a la chance de grandir. Ce parcours permet aussi d’établir des connexions avec différentes personnes, que ce soit des artistes ou des professionnel.le.s de l’industrie. Cette possibilité a permis à la chanteuse de croître en tant qu’artiste et de trouver des inspirations parmi ses expériences, tout en représentant la province dans divers contextes. De plus, elle dit avoir pu remettre en question son identité en tant que Franco-Ontarienne, ainsi qu’observer l’importance de la conservation de celle-ci. Une similarité que les deux autres artistes auront aussi vécue en faisant des tournées à travers le Canada.

Selon l’avis de Ouimet, qui réside maintenant au Québec, on peut trouver plusieurs bénéfices en tant qu’artiste à se rapprocher de la métropole de Montréal. Elle souligne que la musique est un art qui se produit plus facilement en personne qu’en virtuel. De plus, déménager dans la seule province francophone peut aider un.e artiste à se rapprocher de certains événements majeurs au pays.

S’épanouir artistiquement au Québec pourrait être un bon commencement, mais selon DJ UNPIER, un.e artiste ne devrait pas s’arrêter là. Celui-ci aimerait déménager à nouveau dans sa ville natale, Montréal, après 19 ans en Ontario. Le musicien explique aussi qu’il travaille actuellement à étendre sa sphère artistique plus à l’international, notamment en Europe, où il souhaite développer son son, espérant y trouver le succès.

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