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Après le séisme : solidarité marocaine à l’U d’O

Crédit visuel : Nartistic — Directrice Artistique

Article rédigé par Jessica Malutama – Journaliste

Deux semaines se sont écoulées depuis les secousses au Maroc qui ont fait près de 3000 morts, selon un bilan provisoire. Quelles sont les causes à l’origine de la catastrophe ainsi que les dégâts engendrés par cette dernière? Comment se sont mobilisé les Marocain.e.s au Maroc et à l’Université d’Ottawa (U d’O)?

Dans la nuit du 8 septembre, le Maroc a été frappé par un violent séisme de magnitude 7, selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique. Le tremblement de terre qui a été enregistré comme le plus meurtrier que le pays ait connu depuis 60 ans et dont l’épicentre se situait dans la province d’Al Haouz, au sud-ouest de Marrakech, a fait plus de 5500 blessé.e.s

Ines Tounsi, co-présidente de l’Association des Marocains de l’U d’O (UOMA (Majid)), remémore le choc qu’elle a ressenti lorsqu’elle a appris la nouvelle du séisme. «Je n’avais pas saisi la gravité de la situation. J’ai directement appelé mes parents et c’est en appel vidéo que j’ai compris que ce qui s’était passé était grave», déclare-t-elle.

Causes du séisme

Bien que le Haut Atlas marocain présente une vulnérabilité sismique, les séismes de magnitude majeure dans cette région du pays sont plutôt rares. Selon la professeure au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Fiona Ann Darbyshire, «le séisme qui s’est passé au Maroc est un type de séisme qui est cohérent avec ce que l’on connaît sur les forces tectoniques à grande échelle». La professeure souligne que la rencontre de plusieurs facteurs explique la particularité du cas marocain. Elle cite notamment le mouvement de la plaque africaine vers la plaque eurasienne qui crée des zones de compression dans la croûte terrestre. 

Bien que la magnitude soit un facteur important dans l’étude des séismes, Darbyshire fait remarquer que l’intensité de la secousse ressentie l’est aussi. Sur la particularité du séisme au Maroc, la professeure avance que sa profondeur, de 19 km, dans la croûte terrestre, était «suffisamment proche de la surface pour que le séisme de magnitude 6,8 cause des secousses significatives». La proximité de la population à l’épicentre et la présence de bâtiments fragiles sont des facteurs qui ont aussi contribué aux dégâts, avance-t-elle. L’épicentre se trouvant dans les montagnes, la forte secousse a favorisé des éboulements et des glissements de terrain, ce qui viendrait en partie expliquer la fatalité du séisme, ajoute Darbyshire.

Selon Darbyshire les changements climatiques n’ont pas joué un rôle dans l’intensité du séisme : «Il faut des interactions à très long terme pour voir s’il y a un lien ou non entre les deux phénomènes. Actuellement, ils sont complètement indépendants l’un de l’autre.»

Entraide et résilience marocaines 

Relatant leurs histoires et toutes deux originaires de Rabat, Tounsi et Inass Yarmouk, directrice des médias de l’UOMA (Majid), assurent qu’aucun de leurs proches n’a été blessé. «Pour ce qui est de Rabat et des villes côtières, il n’y a que les meubles qui ont bougé et c’est tout. Contrairement à Marrakech ou à certains villages qui ont été complètement détruits», partage Tounsi. 

Tounsi et Yarmouk se réjouissent de la mobilisation citoyenne au Maroc qui témoigne, selon elles, de la solidarité des Marocain.e.s. Ils.elles aident les sinistré.e.s en distribuant des vivres et en apportant du soutien psychologique à ceux et celles qui ont été traumatisés par le séisme. 

Les deux membres de l’UOMA (Majid) ont aussi souligné les démarches de l’État marocain pour venir en aide à la population. Le Roi Mohammed VI a annoncé un programme d’urgence qui entend combler les besoins liés aux 50000 logements complètement ou partiellement détruits par le séisme. Selon Tounsi et Yarmouk, le Maroc à la capacité de se sortir de cette tragédie de manière indépendante avec et sans l’aide de certains pays. En commentant la polémique diplomatique entre la France et le Maroc, Yarmouk a rappelé l’indépendance du Maroc et la compétence de l’État à gérer des situations de crise.

Les étudiantes ont participé avec d’autres membres de l’association UOMA (Majid) à des collectes de dons monétaire et matériel qui se sont tenues la semaine dernière à l’UQO et à Gatineau. «Nous sommes tristes d’être loin du Maroc et nous nous sentons impuissantes face à cette situation, mais nous avons fait tout ce que nous avons pu pour aider. Il était important pour nous de pouvoir envoyer des choses utiles et de bonne qualité», informe Tounsi. 

En ce qui a trait aux autres initiatives étudiantes et campagnes de soutien à venir, Janna Ouici, étudiante marocco-algérienne en management à Telfer organisera un tournoi de soccer (Play For Morocco) qui se tiendra le 7 octobre prochain sur le terrain Lees de l’U d’O dans le but d’amasser des fonds pour ceux.celles qui ont été directement touchés par le séisme.

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