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Arts et culture

Entretien ayant pour thème : l’improvisation ! 

Marie-Ève Duguay
6 avril 2022

Crédit visuel : Courtoisie – La LIEU 

Entrevue réalisée par Marie-Ève Duguay – Cheffe du pupitre Arts et culture

Après une pause de deux ans due à la pandémie, la Ligue d’improvisation étudiante universitaire (LIEU) de l’Université d’Ottawa (U d’O) fait son retour en force. Philippe Lemay, étudiant en communication à l’U d’O et membre de la Ligue depuis 2017, partage à La Rotonde l’importance et les projets de la LIEU. 

La Rotonde (LR) : Quel est le mandat de la LIEU ?

Philippe Lemay (PL) : La LIEU, qui a vu le jour en 1984, est un rassemblement culturel pour les improvisateur.ice.s et tou.te.s ceux et celles qui désirent en apprendre davantage sur l’improvisation en général.

Avant la pandémie, nous avions un horaire assez chargé qui était constitué de matchs hebdomadaires sur le campus. C’est ce que nous essayons de retrouver, afin de pouvoir permettre à tou.te.s les joueur.euse.s d’improvisation de s’épanouir dans la culture francophone. Faire de l’improvisation, surtout avec la LIEU, c’est de s’amuser dans sa culture.

LR : Comment la LIEU se distingue-t-elle des autres ligues d’improvisation de la région ?

PL : La LIEU se distingue surtout des autres ligues par son effet rassembleur. Tou.te.s les joueur.euse.s suivent des cours à l’U d’O, et tout le monde chemine vers une autre carrière qui ne concerne pas nécessairement l’improvisation. C’est intéressant de se retrouver ensemble malgré nos intérêts qui divergent souvent. L’aspect social est donc très important pour les membres de la LIEU.

De manière plus générale, les autres ligues de la région œuvrent plutôt hors du contexte universitaire. Il y a L’Acronyme, par exemple, qui est une ligue d’improvisation pour adultes et qui travaille en collaboration avec l’Institut canadien-français au cœur de la capitale.

L’improvisation en français se distingue aussi largement de celle faite en anglais. En milieu anglophone, ce n’est pas la même chose et les installations ne sont pas les mêmes – par exemple, nous n’y retrouvons pas de patinoire sur scène et le tout est beaucoup plus théâtral.

LR : Quelle est l’importance de la LIEU, et de l’improvisation en général, dans un milieu francophone minoritaire ?

PL : Son importance réside surtout dans le fait qu’elle facilite l’expression culturelle. Pour citer la chanson « Notre Place » de Paul Demers, l’hymne officiel de la communauté franco-ontarienne, nous n’avons pas besoin de se questionner sur notre place ou sur notre identité en jouant au sein de la LIEU. Nous ne faisons que vivre, que s’exprimer. Nous pensons à nos référents, nous faisons des liens avec notre quotidien et nous faisons des blagues. Il n’y a nulle part d’autre qui peut constituer ce milieu pour les francophones en milieu minoritaire, et nous savons que c’est quelque chose que nous devons entretenir.

La LIEU, c’est aussi un endroit pour s’exprimer et pour apprendre. Il y a des gens de tous les niveaux, et les conseils qui sont offerts lors des interactions peuvent se traduire dans la vie de tous les jours. Tou.te.s ceux et celles qui participent à la ligue ressortent avec de bonnes expériences, autant en ce qui concerne l’aspect professionnel que l’aspect personnel.

LR : Vous reprenez vos activités après une pause de deux ans. Est-ce que vous envisagez de grosses difficultés ?

PL : Avant la pandémie, la LIEU avait quand même une bonne réputation. Les gens sortaient du secondaire, savaient ce qu’elle était et voulaient y participer. De bouche à oreille, nous avons développé une certaine notoriété ; nous n’avions pas besoin de faire de publicité.

Avec deux ans d’inactivité, il y a certainement une petite panique qui s’installe. Je ne connais pas la nouvelle génération d’improvisateur.ice.s. Je connais ceux et celles qui sont plus vieux et plus vieilles que moi, mais pas les plus jeunes. Ils.elles existent pourtant et auraient sans doute participé à la Ligue si les circonstances l’avaient permis. C’est dommage. Sans relève, il est difficile d’assurer une continuité.

LR : Qu’organisez-vous comme activité le 7 avril prochain ?

PL : Vu que nous avons vécu cette coupure de deux ans et que nous ne connaissons pas vraiment la relève de joueur.euse.s, nous voulons essayer de rassembler le plus de personnes possible jeudi prochain. Cette année, nous n’avons plus la visibilité que nous avions auparavant.

Nous invitons donc tou.te.s ceux et celles qui seraient intéressé.e.s à jouer à nous rejoindre au Café Alt à 19 h. Il n’y aura pas d’obligation pour faire partie de la Ligue pendant l’été ou l’année prochaine ; ce n’est qu’une soirée pour raviver la LIEU et pour apprendre à connaître la nouvelle génération d’improvisateur.ice.s. Ce sera un moment pour se réchauffer.

À 20 h, nous essayerons de faire un match avec les gens qui se présentent. Nous avons déjà un arbitre, les équipes seront faites à ce moment-là et l’atmosphère sera vraiment détendue. Le but du match sera de semer l’intérêt pour l’année prochaine, et surtout d’avoir un peu de plaisir avant la période des examens finaux.

Le match sera ouvert au public. Les portes s’ouvriront à 20 h pour ceux et celles qui veulent observer.

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