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Sports et bien-être

Être cheerleader, c’est quoi ?

Mabinty Toure
7 octobre 2022

Crédit visuel : Nicholas Monette – Directeur artistique

Entrevue réalisée par Mabinty Touré – Journaliste

À l’occasion du Match Panda, l’équipe de cheerleading des Gee-Gees a accompagné les joueurs de l’Université d’Ottawa (U d’O) tout au long de leur affrontement contre les Ravens de Carleton. Amy Bezbil et Amélia Vachon, cheerleaders pour les Gee-Gees, se sont entretenues avec La Rotonde pour donner un aperçu des coulisses en tant qu’étudiantes-athlètes de l’U d’O.

La Rotonde (LR) : Pouvez-vous commencer par vous présenter ? 

Amy Belzil (AB) : Je m’appelle Amy Belzil, j’ai 21 ans et je suis en 2e année dans le programme de Sciences biomédicales à l’U d’O. Cela fait 13 ans que je fais du cheerleading. J’occupe la position de back dans l’équipe.

Amélia Vachon (AV) : Je m’appelle Amélia Vachon. J’ai 23 ans et je suis dans le programme de Génie électrique. Je pratique ce sport depuis 15 ans et j’occupe la position de front dans l’équipe.

LR : Quel a été votre parcours dans le cheerleading, de vos débuts à votre entrée dans l’équipe des Gee-Gees ?

AB : J’ai commencé le cheerleading en troisième année du primaire. J’ai été initié au sport par le cheerleading civil, une forme de cheerleading à l’échelle privée et non affiliée à un système scolaire. Ce sport, qui reliait la danse, la gymnastique et les acrobaties, m’a séduit. J’ai ensuite poursuivi ma carrière sportive pendant cinq ans au lycée. J’ai même participé à des compétitions. Pour moi, il était important de continuer, surtout pour avoir une distraction de l’école.

AV : Je pense que j’ai commencé à l’âge de 8 ans. À ce moment-là, je faisais du patinage artistique, mais c’était un sport individuel, alors que je voulais un sport d’équipe. Le cheerleading était le nouveau sport en ville, donc je me suis inscrite. J’ai été dans le civil jusqu’à l’âge de 12 ans. J’ai poursuivi mon cursus scolaire, ce qui m’a emmené à l’université. Cela a donc été naturel pour moi, vu mon amour pour le cheerleading, de faire les essais pour l’équipe des Gee-Gees de l’U d’O.

LR : Quelles sont les exigences physiques demandées par ce sport ? 

AB : Nous faisons beaucoup de séances d’entraînement durant la semaine. Le lundi, nous avons trois heures d’exercices pour le renforcement musculaire ainsi que de la danse. Le mercredi et le dimanche, nous avons des séances qui ciblent les sauts, les acrobaties, les pyramides, la gymnastique ainsi qu’un peu de cardio

C’est très exigeant physiquement. On se retrouve facilement avec des maux de dos, ou des douleurs aux chevilles. Il est impératif de les faire soigner aussi vite que possible pour la sécurité de tou.te.s.

AV : Les acrobaties nous demandent d’utiliser nos jambes, nos bras et nos épaules. Les enchaînements de gymnastique ciblent les muscles abdominaux. La danse est beaucoup plus détendue, mais elle demande une très bonne coordination, ainsi qu’énormément de synchronisation.

Il nous faut beaucoup de flexibilité. Mais surtout, il faut connaître son corps et ses limites. On lance des êtres humains dans les airs. Il peut se passer beaucoup de choses. 

LR : Comment gérez-vous le fait d’être étudiante-athlète au plan scolaire, alimentaire et au niveau de votre santé mentale ? 

AB : Il est vrai qu’on peut facilement devenir submergées, mais nous sommes très proches de nos entraîneuses. Si jamais l’une d’entre nous a de l’anxiété, elle peut se sentir à l’aise de se confier à elles, sans avoir peur de quoi que ce soit. On se sent en sécurité. L’équipe est comme une famille.

AV : Il faut de la discipline. Je pense que ça vaut la peine de faire ces efforts parce que 22 filles sont dans la même situation que toi, donc tu n’es pas la seule à te sentir submergée. On se motive mutuellement.

Contrairement à d’autres environnements que j’ai connus, comme le civil, le nôtre n’est pas toxique. Nous avons une entraîneuse qui est propriétaire d’une salle de sport, elle nous conseille souvent sur l’importance de l’alimentation. Dans ce sport, il est facile de développer des complexes et des troubles alimentaires associés à l’apparence physique. On porte des uniformes deux-pièces, qui peuvent nous créer des complexes.

LR : Quelles sont les qualités qui sont valorisées dans votre équipe ? 

AB : La positivité est très recherchée dans le cheerleading. Il est vraiment important que tout le monde soit soudé. Par exemple, la voltige est dans les airs donc il faut faire confiance à tous ses backs – ou back spot, c’est la personne qui se tient derrière la voltige – et bases – les personnes qui assurent la fondation des sauts en l’air, et des pyramides.

AV : La clé est de se donner à 100 %, mais surtout d’avoir un très bon esprit d’équipe. Il peut y avoir des indifférences, mais on place le bien de l’équipe au-dessus de tout. Il est également très important d’être polyvalentes, afin de pouvoir occuper différentes positions dans l’équipe. C’est un atout, sachant qu’il y a de nouveaux essais chaque année.

LR : Le cheerleading vient d’être reconnu en tant que sport olympique. Est-ce que vous ressentez une évolution de la perception publique autour de vos activités ?

AB : Les gens s’y intéressent de plus en plus. On l’a vu au Match Panda. En plus, nous allons aux championnats mondiaux universitaires de cheerleading en Floride au mois de janvier !

AV : Je remarque qu’il y a de plus en plus d’intérêt pour la discipline. Autour des années 2010, il y avait encore une perception des cheerleaders comme étant seulement des filles qui encouragent les joueurs.

Aujourd’hui, le cheerleading est reconnu comme un sport avec sa propre organisation. Tous ces changements sont récents. Je pense que la discipline est en croissance. Quand j’ai commencé, je ne pouvais pas dire aux autres que je faisais du cheerleading. Maintenant, la réaction est très différente.

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