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Exploitation des étudiant.e.s ou simple manque d’organisation ?

Chaymaa Dinouri
11 juillet 2023

Crédit visuel : Dawson Couture – Co-rédacteur en chef

Article rédigé par Chaymaa Dinouri – Journaliste 

Il y a plus d’un mois, la plateforme de paie des étudiant.e.s du Régime travail étude (RTE) et tout autre étudiant.e travaillant à l’Université d’Ottawa (U d’O) a été changée. C’est actuellement sur Workday que les étudiant.e.s peuvent rentrer leurs heures et vérifier leurs jours de paie. Quel est l’impact de ce changement sur les étudiant.e.s ? 

Lors d’une séance d’information, le 29 mai, la décision d’utiliser Workday a été décrite comme un moyen de faciliter la vie des étudiant.e.s employé.e.s par l’Université. Maisy Elspeth, Commissaire à la revendication du Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO), déclare que ce choix concerne surtout les coupures budgétaires. Cette dernière estime que la décision a été prise dans l’intérêt de l’Université plutôt que celui de ses étudiant.e.s.

Étudiant.e.s RTE non payé.e.s

Cela fait presque un mois que plusieurs étudiant.e.s qui travaillent à l’Université pendant la session d’été, depuis le premier mai, ont des retards sur leur paie. L’U d’O a expliqué que les paiements seraient versés le 15 et le 30 de chaque mois. Au bout de la première semaine du mois de mai, l’Université a déclaré avoir besoin de temps pour créer un compte pour employé.e pour les étudiant.e.s RTE. Cependant, après avoir précisé que les étudiant.e.s seraient payé.e.s le 26 mai, aucun salaire n’a été versé après un mois de travail. 

Le 9 juin, plusieurs personnes ont reçu leur paie totale. Un.e étudiant.e qui travaille à la Faculté des arts, et qui a choisi de rester anonyme, certifie avoir reçu seulement la moitié de sa paie de la deuxième semaine de mai. Un.e de ses collègues raconte avoir été payé.e le mauvais salaire, en raison d’une erreur de taux horaire, soit 15,5 dollars de l’heure au lieu de 16 dollars de l’heure. « Déjà que pour l’Université [le salaire] est un peu bas », ajoute-t-iel.

La source continue en expliquant que le 23 juin « j’avais un sentiment que je ne serai pas payé ». « Dans quatre jours, je suis censé.e payer mon loyer », affirme-t-iel, alors que la prochaine paie était annoncée pour le 7 juillet. La source a reçu de l’Université une information concernant la possibilité d’être payé ses deux semaines de mai non rémunérées le 30 juin. Pendant ce temps, un.e autre de ses collègues a reçu sa paix en totalité sans problèmes, confie-t-iel. 

En réponse à la requête de La Rotonde, l’Université a envoyé le communiqué suivant : « Le lancement d’un nouveau système de gestion des ressources humaines et financières, qui a remplacé plus de 50 systèmes sur nos campus, au début mai est une réalisation importante de ce programme. Des changements d’une telle ampleur s’accompagnent d’une courbe d’apprentissage pour tout le personnel et les étudiants qui reçoivent une rémunération, dont l’importance de soumettre et d’approuver les feuilles de temps. Même si plus de 13 000 employés et employés-étudiants reçoivent leur paie comme prévu, il ne demeure que les exceptions peuvent encourir des impacts importants. »

À qui demander de l’aide ?

La source rapporte que ses collègues et iel ont tout de même contacté le bureau de ressources humaines sans succès. Lors de sa visite à leurs locaux, les employé.e.s présent leur aurait indiqué que sans adresse courrielle et numéros d’employé.e, il ne serait pas possible pour les étudiant.e.s d’avoir accès aux ressources d’urgence de l’U d’O et qu’ils.elles auraient à attendre. 

Par la suite, iel s’est dirigé.e vers le bureau de l’aide financière qui a pu lui offrir certains supports, y compris des coupons alimentaires et lui a demandé de revenir pour recevoir de l’aide avec son loyer. 

Les étudiant.e.s atteints par cette situation ont décidé d’écrire aux doyen.e.s de la Faculté des arts. Ils.elles auraient reçu un courriel, paraphrasé par la source anonyme : « J’ai entendu dire que la situation va bientôt se régler. Bonne chance ». Il.elle énonce ne pas avoir reçu de soutien de la part de la Faculté. 

Qu’en dit le SÉUO ?

À la suite d’une entrevue avec la Commissaire à la revendication, des informations sur le manque de transparence de l’administration ont été mises en évidence. D’après la Commissaire, aucune réponse n’a été donnée de la part du bureau des ressources humaines par courrier électronique. En personne, on lui aurait assuré que tout le monde avait été payé, une déclaration qu’iel a pu remettre en question quelques jours plus tard. 

C’est un administrateur du Conseil d’Administration du SÉUO qui a informé Elspeth au sujet de la situation du retard des versements de salaire. La source anonyme a pourtant déclaré être allée en personne au bureau du SÉUO, et de n’avoir pu parler qu’à la réceptionniste. Cette dernière l’aurait informé qu’en tant qu’employé.e, et non étudiant.e durant l’été, iel n’était pas éligible pour l’aide du SÉUO.

Elspeth soutient qu’elle n’était pas au courant de cet échange. Elle souhaite, au contraire, discuter avec les étudiant.e.s pour pouvoir parler en leurs noms. Cette dernière indique qu’en temps normal, c’est le.la président.e qui travaille en collaboration avec la Commissaire à la revendication pour régler ce genre de situation. À ce jour, Elspeth essaie à elle seule de trouver un maximum d’informations, sachant qu’elle vient de rejoindre l’équipe il y a quelques semaines.

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