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Arts et culture

Explorer et découvrir la culture ukrainienne à l’U d’O

Marie-Ève Duguay
14 avril 2022

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique

Article rédigé par Marie-Ève Duguay – Cheffe du pupitre Arts et culture

D’après le recensement de 2016, au-delà de 1,3 millions de Canadien.ne.s sont d’origine ukrainienne : cela correspond à environ 3,8 % de la population globale du pays. En faisant face au conflit politique actuel, comment cette partie de la population fait-elle pour vivre – et pour faire survivre – son héritage au quotidien ?

Roman Rovishen est étudiant de première année en biotechnologie à l’Université d’Ottawa (U d’O). Étant donné qu’il n’est établi dans la capitale nationale que depuis un an, la culture ukrainienne est très importante pour lui. C’est d’ailleurs pourquoi il est membre actif du Club des étudiant.e.s ukrainien.ne.s de l’U d’O.

Katya Romaneko est également étudiante de première année à l’U d’O, dans le programme de sciences commerciales, et membre du même club que Rovishen. Même si elle est née à Kyiv et habite à Ottawa depuis l’âge de trois ans, son appartenance à la culture ukrainienne lui est toute aussi importante que pour son collègue.

Vivre sa culture au quotidien 

Pour les deux intervenant.e.s, le fait de célébrer leur culture est une partie intégrante de leur vie quotidienne. « Toute ma famille parle l’ukrainien, je lis des livres ukrainiens, je prends part à des discussions sur mon pays et je réponds de tout cœur lorsqu’on me pose des questions sur l’Ukraine », illustre Rovishen. Cela n’a pourtant pas toujours été le cas, confie-t-il : il partage effectivement qu’il n’a pas toujours été autant fier de son pays, et que c’est en voyant les autres immigrant.e.s célébrer leurs cultures d’origines qu’il a pu s’ouvrir à la sienne.

L’étudiant en biotechnologie mentionne également qu’il participe à la plupart des traditions religieuses et nationales. Quoiqu’il ne soit pas une personne religieuse, il soutient que ce sont ces événements qui permettent à la communauté ukrainienne, et à toutes les communautés culturelles, de se rassembler. Rovishen évoque la fête de Pâques, lors de laquelle il est tradition de cuisiner le pasca, une pâtisserie ukrainienne, et de prendre part à la forme d’art du pysanka, qui consiste à orner des œufs de motifs folkloriques ukrainiens.

Romanenko, quant à elle, souligne sa chance de vivre dans une ville qui possède une si grande communauté ukrainienne. Elle suit des cours de danse dans une école ukrainienne et mange souvent de la nourriture traditionnelle. Comme Rovishen, la fête de Pâques est très importante chez elle, et sa famille prend souvent part à des festivals ukrainiens durant l’été.

Rovishen fait pourtant mention d’un problème majeur : « Je ne peux pas vraiment célébrer ou prendre part aux traditions en ce moment, alors que je sais que certaines villes ukrainiennes se font démolir, que des citoyen.ne.s se font tuer et que l’armée russe commet plusieurs crimes de guerre dans mon pays », souligne-t-il.

En gardant en tête le climat politique actuel, Rovishen et Romanenko croient qu’il est extrêmement important pour tou.te.s les Ukrainien.ne.s de vouloir perpétuer leur culture. L’étudiant compare la richesse de la culture ukrainienne aux cultures française, anglaise et grecque antique, et souligne l’ouverture d’esprit qui caractérise la culture de son pays. Romanenko est du même avis ; elle participe à plusieurs manifestations pour défendre son pays natal, et témoigne être frustrée lorsque les gens la confondent comme étant Russe et effacent ainsi ses origines. 

Communauté ukrainienne à l’U d’O

Rovishen mentionne que la communauté ukrainienne sur le campus de l’U d’O est relativement grande et témoigne que son club est l’endroit idéal pour les personnes ukrainiennes, peu importe leurs origines.

Il indique également que le club organise en temps normal plusieurs activités, surtout lors de fêtes nationales. Aujourd’hui, mentionne-t-il, les Ukrainien.ne.s du campus n’ont cependant pas la tête à célébrer puisque « [leur] nation se fait opprimer ». Le club offre donc à tou.te.s les étudiant.e.s ukrainien.ne.s et originaires des pays avoisinants des séances de support hebdomadaires, afin de discuter des répercussions que la guerre pourrait avoir sur la santé mentale. L’étudiante en sciences commerciales croit que l’U d’O pourrait en faire davantage pour promouvoir le club au sein de la communauté estudiantine, celui-ci n’ayant pas été affiché lors de la Foire des clubs au début de l’année.

D’après Rovishen, le support offert à la communauté ukrainienne de la part de l’U d’O semble être bien reçu. Il est très reconnaissant du soutien financier et des ressources qui sont offertes en termes de santé mentale par la grande communauté universitaire.

« Ignorez les trolls sur Internet : même le fait d’afficher le drapeau ukrainien sur sa page Instagram est un bon signe de soutien. C’est ce genre de choses qui nous remontent le moral », partage Rovishen. Il termine en mentionnant que ce genre de support contribue à la lutte du peuple ukrainien, et que c’est ainsi qu’il pourra prévaloir.

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