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Bernard Grandmaître
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Le 22e Gala des prix Bernard Grandmaître : célébrer une lutte permanente

Dawson Couture
8 mars 2022

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique

Article rédigé par Dawson Couture – Journaliste 

La 22e édition du Gala des prix Bernard Grandmaître s’est déroulée le lundi 7 mars à La Nouvelle Scène Gilles Desjardins. En décernant ces neuf prix cette année, l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO) a tenu à souligner les accomplissements des leaders franco-ontarien.ne.s dans toute leur diversité.

L’événement a regroupé sous un même toit physique et virtuel des figures de la francophonie de la région, distinguées par leurs contributions exceptionnelles à la promotion de la francophonie en 2021. Le Gala arrive à un moment où la communauté franco-ontarienne continue à faire face à de grandes difficultés, tant en raison de la pandémie que des coupures du gouvernement Ford. Il était donc temps de promouvoir et de célébrer la francophonie, selon Valérie Bourque, coordinatrice des événements et de la boutique à l’ACFO. « Cette soirée affermit le sentiment d’appartenance et met en valeur tout le travail accompli », affirme-t-elle.

C’est certainement le cas pour la lauréate du 22e prix Bernard Grandmaître, Tréva Cousineau, qui aurait eu un impact « légendaire » sur la communauté franco-ontarienne. La militante de longue date a partagé l’estrade avec la ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, la ministre des Affaires francophones de l’Ontario, Caroline Mulroney et le maire d’Ottawa, Jim Watson, qui ont tou.te.s prononcé un discours à cette occasion.

Comme ce fut le cas aux Galas précédents, trois ancien.ne.s Gee-Gees ont été nommé.e.s à cette occasion. Khaléd Kchouk, chargé des communications à Max Ottawa et président de FrancoQueer, a gradué avec une maîtrise en criminologie de l’Université d’Ottawa se concentrant sur le racisme sexuel. En tant que leader francophone au sein d’une communauté déjà minorée, Kchouk ressent une immense fierté d’avoir été considéré pour le prix de Jeune Leader de l’année.

Oeuvrer en milieu minoritaire

Même si le Gala est avant tout une occasion pour célébrer, elle est également comprise par Bourque et l’ACFO comme un fer-de-lance dans la lutte pour la survie de la francophonie en Ontario. Par le biais de ce prix, Bourque certifie que l’Association cherche à « assurer la présence permanente et marquée des Franco-Ontarien.n.e.s dans leur milieu ».

Kchouk n’est pas nouveau à cette réalité, ayant œuvré au sein de la francophonie à Ottawa depuis son enfance. « Tout ce que j’entreprends, j’essaie toujours de le faire en français », affirme-t-il. C’est aux fins de préserver la francophonie en Ontario que Kchouk revendique l’utilisation du français dans tout contexte bilingue.

Le président de FrancoQueer confirme qu’il s’est non seulement senti valorisé par sa nomination, mais également encouragé à poursuivre ce qu’il faisait. À FrancoQueer, Kchouk dirige une équipe de volontaires pour offrir des services d’établissement pour de nouveaux.elles arrivant.e.s LGBTQIA2+, ainsi que des activités sociales pour les personnes queers francophones en Ontario. En soulignant de manière concrète les efforts et les talents des Franco-Ontarien.n.e.s, Bourque et le reste de l’équipe à l’ACFO souhaitent donc répandre ce sentiment d’encouragement qui accompagne l’octroi de ces prix.

L’ACFO désire également accroître l’engagement dans la communauté franco-ontarienne, explique Bourque. Selon elle, encourager la participation à la vie francophone en milieu minoritaire est « indispensable à la viabilité de la communauté et à la société en générale ». Cela explique certainement l’augmentation continue du nombre de catégories de prix et l’importance grandissante accordée par l’organisation à la diversité et à l’inclusion.

L’intersection de la langue, du genre et de la sexualité

Kchouk affirme que même s’il a été nominé, c’est en réalité le travail de toute la communauté queer francophone qui est mis de l’avant. Il tient davantage à souligner la résilience des bénévoles et des militant.e.s queers francophones qui doivent non seulement opérer avec un manque de fonds, mais aussi être flexibles et vulnérables afin de fournir une aide essentielle à leur communauté.

Il ajoute que les individus queers francophones opèrent dans un monde où ils.elles sont doublement minoré.e.s. « C’est une loi universelle : n’importe quelle personne queer qui fait déjà partie d’un groupe marginalisé est automatiquement invisibilisée », déclare-t-il. Ces dernières n’ont pas l’occasion de vivre pleinement leur vie, ajoute-t-il, puisqu’elles ne peuvent même pas s’exprimer dans la langue de leur choix. Les organismes francophones sont d’autant plus nécessaires, selon lui, pour aider les nouveaux.elles arrivant.e.s queers qui fuient la persécution dans leur pays d’origine.

En promouvant délibérément la diversité, le président de FrancoQueer soutient que l’ACFO participe à mettre fin à ce processus d’invisibilisation. Kchouk espère avant tout que sa nomination pourra élucider le phénomène de violence sexuelle qui, selon lui, n’attire pas suffisamment l’attention à Ottawa, surtout en français.

Les lauréat.e.s du 22e Gala des prix Bernard Grandmaître :

  • Organisme de l’année : Patro Ottawa
  • Allié.e de la francophonie de l’année : Véronica Roy
  • Intervenant.e en santé de l’année : Anthony Di Monte
  • Jeunesse de l’année : Logan Hussein
  • Jeune leader de l’année : Ama Ouattara
  • Intervenant.e en éducation de l’année : Éric Barrette
  • Nouvel.le arrivant.e de l’année : Ayoub Jlila
  • Claudette Boyer – Citoyen.ne de l’année : Solange Fortin
  • Prix Bernard Grandmaître : Trèva Cousineau

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