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Éditorial

Le SÉUO : ni vu ni connu

Rédaction
13 novembre 2023

Crédit visuel : Nisrine Abou Abdellah —  Directrice Artistique

Éditorial rédigé par le comité de rédaction de La Rotonde

En 2018, La Rotonde annonçait que la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) faisait l’objet d’une enquête pour détournement de fonds et activités frauduleuses. En 2022, nous nous demandions si le Syndicat des étudiant.e.s de l’Université d’Ottawa (SÉUO) avait comme objectif de cesser toute relation avec notre journal. Cette année, nous revenons sur la place du Syndicat dans la vie des étudiant.e.s à l’Université d’Ottawa (l’U d’O).

Rappelons-nous qu’un syndicat a pour rôle de défendre les intérêts de ses membres face à l’employeur ou, ici, face à l’U d’O. Cependant, plus le temps passe, et moins le Syndicat remplit son rôle principal. Entre les accusations de manque d’impartialité, ou encore les constantes demandes de transparence financière, nous sommes nombreux.ses à nous demander où se trouve le Syndicat lorsqu’on a besoin de lui.

Syndicat désintéressé…

Pour la plupart, les étudiant.e.s ne connaissent pas l’existence du SÉUO. Si certain.e.s se plaignent de recevoir de trop nombreux courriels, ou encore connaissent certains services, le Syndicat ne semble pas être une majeure partie de leur vie. Pourtant, celui-ci a comme rôle d’être un rempart pour protéger les étudiant.e.s face aux actions de l’administration centrale de l’U d’O. Notre syndicat, pour lequel nous payons des cotisations, semble avoir oublié la place centrale qu’il devrait occuper dans la vie de ses membres.

Quel est l’impact d’un syndicat absent dans la vie des étudiant.e.s ? Ces dernier.ère.s n’ont personne pour les défendre face au mauvais traitement du Service d’appui au succès scolaire (SASS) et des professeur.e.s, par exemple. Le Syndicat a pourtant un centre pour les étudiant.e.s en situation de handicap ainsi qu’une commissaire à la revendication qui devrait défendre les intérêts de ces étudiant.e.s. Cependant, peu sont ceux.celles qui vont se tourner vers celui-ci pour recevoir de l’aide. Bien souvent, ils.elles ne savent même pas que le Syndicat peut les aider.

Une autre situation qui nécessiterait l’aide du Syndicat serait le processus de renonciation au U-Pass. Pour ceux.celles qui l’utilisent, le U-Pass permet d’économiser près de 45-55 % par rapport à un abonnement mensuel adulte. Cependant, pour d’autres étudiant.e.s qui vivent proche du campus, ou qui n’utilisent pas les transports en commun, c’est un coût additionnel non sollicité. Ces étudiant.e.s qui ne satisfont pas aux critères de renonciation, se retrouvent — vous l’aurez deviné — sans possibilité de contestation, autre que celle de tenter de changer les choses avec l’administration centrale.

On peut donc dire que notre Syndicat, qui a un devoir de représenter ses membres, s’est détaché en grande partie de ce mandat.

…et désorganisé

Pour plusieurs membres de notre équipe ayant étudié à d’autres universités, les effectifs du conseil d’administration du Syndicat ne semblent pas être proportionnels au nombre d’étudiant.e.s qu’ils.elles représentent à l’U d’O. Il y a plus de 45 000 étudiant.e.s et moins d’une centaine de représentant.e.s… Il s’agit d’environ 0.2% de sa population étudiante. On peut donc déduire que le Syndicat n’a pas assez de main-d’œuvre pour mettre en place ses politiques.

En retour, ses membres semblent lui retourner un certain désintérêt. Ils.elles ont notamment voté pour une réduction des frais de cotisations aux dernières élections partielles. De plus, si vous vouliez savoir comment vont vos représentant.e.s, vous ne pourriez même pas les contacter. Nous vous souhaitons bonne chance pour recevoir une réponse à vos courriels. Il est aussi venu à notre attention qu’il est assez rare que les membres de l’exécutif du Syndicat puissent être rencontré.e.s pendant leurs heures de bureau, étant donné que ceux.celles-ci ne sont pas souvent présent.e.s.

Si vous pensiez que nous avions oublié les nombreux problèmes liés à la bureaucratie du SÉUO, détrompez-vous, car elle est essentielle pour comprendre son manque d’organisation. En effet, ses documents constitutifs sont notoirement difficiles à naviguer et à consulter, ce qui ne rend pas la compréhension du fonctionnement interne facile. Pourrait-on dire que cela est une stratégie pour éloigner les étudiant.e.s ? Seul le Syndicat en a la réponse.

Cela ne nous laisse donc que spéculer sur l’état interne du SÉUO. Et s’il y a bien quelque chose que la spéculation amène, c’est bien sûr les critiques, mais aussi des questions de référendum. Les élections partielles ont démontré la volonté de ses membres de voir une réduction de la majorité de leurs cotisations aux services et aux organisations liées au Syndicat. Cela démontre bien que le questionnement principal qui subsiste est sur la place et le rôle qu’occupe le SÉUO dans nos vies. Le Syndicat est bien plus qu’un rassemblement d’ami.e.s. Il est donc essentiel pour nous de reconnaître la place importante qu’il joue et devrait occuper dans nos vies.

Retourner aux priorités

Si nous écrivons cet éditorial, c’est avec l’objectif de mettre en avant le rôle du Syndicat même lorsque nous ne nous en rendons pas compte. Celui-ci devrait permettre de porter les intérêts et les préoccupations de ses membres auprès de l’Université. Il est de notre devoir en tant que membres de le rappeler à l’ordre, lorsque nous sentons que celui-ci ne remplit plus sa première mission.

Nous invitons le SÉUO à s’ouvrir à la population étudiante quant à ses difficultés afin que nous puissions construire une communauté étudiante saine où ses membres se sentent représenté.e.s et peuvent se tourner vers le Syndicat en toute confiance pour recevoir leur appui.

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