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Un accueil loin d’être magique

Hai Huong Le Vu
24 septembre 2023

Crédit visuel : Nartistic — Directrice Artistique

Article rédigé par Hai Huong Le Vu – Journaliste

Afin de débuter le trimestre d’automne, l’Université d’Ottawa (U d’O) organise une Semaine d’accueil allant du 30 août au 9 septembre. Cette semaine regroupe plusieurs événements et activités organisées pour la communauté étudiante. Comment les étudiant.e.s ont-ils.elles vécu la semaine d’accueil?

En parallèle à la Semaine d’accueil se tient aussi la Semaine 101 organisée par le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO), ainsi que par de nombreuses associations étudiantes. Celle-ci est destinée aux étudiant.e.s de première année et leur permet de découvrir la vie universitaire

Un nouveau chapitre

Phung Suy Tan, étudiant en première année en sciences commerciales, a participé à plusieurs activités de la Semaine d’accueil, telles que la soirée uOShow, car il souhaitait nouer de nouvelles amitiés. Selon lui, celle-ci est «fantastique» et permet aux nouveaux.lles étudiant.e.s de se familiariser avec le campus. D’après lui, «ils peuvent être confrontés à beaucoup de surprises et d’obstacles [au courant de l’année académique]».

Il souligne notamment que ces événements aident la nouvelle cohorte à apprendre la culture de l’U d’O. L’étudiant en sciences commerciales affirme qu’il n’est pas «la personne la plus extravertie de son âge», mais il a fait des efforts pour se rendre aux grandes fêtes. À son avis, c’est une chance de s’ouvrir à des amitiés potentielles. Il conseille de préparer quelques anecdotes à raconter aux autres qui pourront ensuite aider à créer des connexions avec eux.elles. L’étudiant confirme que la Semaine d’accueil a répondu à ses attentes, «à l’exception de la soirée uOShow», annonce-t-il. 

Controverse à l’uOShow

La soirée uOShow est une occasion traditionnelle de la semaine d’accueil, voire « un événement phare » selon la page officielle de l’Université d’Ottawa. Cette année, le spectacle incluait aussi la performance du magicien québécois Nic Gignac. Pour un de ses actes, il a invité des étudiantes sur scène et a essayé de deviner la couleur de leur sous-vêtement. Suite à cette soirée, le SÉUO a publié une déclaration officielle sur leur page d’Instagram, déclarant que cet acte peint «une dynamique néfaste de la sexualisation des femmes, de la violence sexuelle et de la culture de viol». 

Bien que cet événement soit une collaboration entre l’Université et le SÉUO, la voix du Syndicat n’a pas été écoutée par les représentants de l’Université, selon leur déclaration. Le SÉUO rapporte avoir reçu de nombreux commentaires des étudiant.e.s inquiet.e.s pendant la performance du magicien, sans pour autant que l’U d’O n’interrompt le spectacle. Alyssa Peyton, coordinatrice du Centre de ressources féministes (CRF), fait remarquer que : « L’absence d’action de la part de l’Université d’Ottawa sur cette question trahit les étudiants qu’elle prétend protéger ainsi que ses propres valeurs et la politique 67 b [politique de prévention de la violence sexuelle].» 

L’Université, quant à elle, s’est excusée à la population étudiante et aux individus concernés sur sa page officielle d’Instagram. Elle a reconnu que «des membres de notre communauté [de l’U d’O] ont exprimé de sérieuses inquiétudes». En réponse à la déclaration du SÉUO, l’Université a indiqué qu’elle rencontrerait les individus concernés dès le lendemain de la soirée uOShow, afin que «cette situation» soit résolu. 

L’avenir de la Semaine d’accueil

Selon Peyton, le comité étudiant du CRF sur la prévention de la violence sexuelle est en train de rédiger une pétition afin d’améliorer l’expérience des étudiant.e.s. Celle-ci comprend des recommandations qui visent l’amélioration de l’organisation de l’uOShow pour les années à venir. La coordinatrice énumère les recommandations suivantes : une formation obligatoire sur l’intervention à proximité pour tous les individus faisant partie de la planification et de l’organisation de la soirée uOShow, l’élaboration d’un plan de sécurité et un contrat sur la responsabilité des artistes à respecter la politique 67 b tout au long de leur performance.

En outre, l’U d’O insiste qu’elle est déterminée à fournir un environnement «sécuritaire, inclusif et agréable» pour les étudiant.e.s dans sa publication sur Instagram. «Nous travaillerons de concert avec la communauté universitaire pour veiller à ce que les activités à venir reflètent les valeurs de diversité et d’inclusion qui nous sont chères», affirme-t-elle.

Peyton confirme aussi que l’U d’O révise la politique 67 b tous les deux ans, donc dès le mois d’octobre de cette année. Elle assure que «la CRF va bientôt en faire la promotion auprès des étudiant.e.s afin qu’ils.elles fassent part de leurs recommandations en matière de révision». Selon elle, la participation des étudiant.e.s va améliorer l’efficacité de la politique.

Cet événement ne sera pas la dernière opportunité pour la communauté étudiante de l’U d’O de se réunir. Elle en aura l’occasion le 1er octobre prochain pour le Match Panda.

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