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Éditorial

Le mieux-être en tant qu’étudiant.e.s : possible ou impossible ?

Rédaction
5 février 2024

Crédit visuel : Instagram – Uohealth.Uosante

Éditorial rédigé par le comité éditorial de La Rotonde

La fin du mois de janvier a été marquée à l’Université d’Ottawa (U d’O) par la Semaine du mieux-être. Au journal, la couverture de ces ateliers s’est soldée par un constat au niveau du faible taux de participation. Cela dénote-t-il d’un désintérêt de la part des étudiant.e.s sur les thèmes de mieux-être? Tout au contraire, nous sommes plutôt d’avis qu’il faut que l’U d’O se réaligne avec la conception du mieux-être de sa population étudiante. 

Tout le monde a sa propre définition du mieux-être. Selon le Mouvement du mieux-être, c’est «l’état de santé et de bien-être optimal d’une personne ou d’un groupe». Pour l’Indice canadien du mieux-être, il s’agit d’une définition qui inclut des critères tels que «de bons niveaux de vie, une santé solide […] et un emploi du temps équilibré». Ce que ces définitions nous apprennent, c’est que le mieux-être est un état et un concept pluridimensionnel. 

Redéfinir le mieux-être

Avant de parler du mieux-être, il faut d’abord cerner ce que le mieux-être n’est pas. Bien que nous nous accordions tous.toutes pour dire qu’améliorer son mieux-être est un cheminement et un travail propre à chacun.e, il s’agit de bien plus que simplement allumer des bougies ou faire des soins de la peau. Cela est souvent l’image du mieux-être présenté par la société

Ce que l’on retient des différentes définitions c’est l’idée que le mieux-être traite de la création d’un certain état de bien-être général chez l’individu dans le but d’améliorer sa qualité de vie. Il s’agit donc d’un processus d’apprentissage de soi sur le long terme. Pour certain.e.s d’entre nous, le mieux-être c’est aussi le sentiment d’appartenance et la communauté, ou encore un choix conscient de rejeter le devoir d’être constamment productif que semble promouvoir notre société.

Ce qui émerge de notre réflexion c’est que ce concept est donc aux antipodes de la vie universitaire et de notre rythme de vie en tant qu’étudiant.e.s. Certains membres de l’équipe mettent en avant le fait qu’ils.elles ne peuvent atteindre un état de mieux-être que lors de la période des vacances. Pourtant nous passons la majeure partie de l’année aux études, et les vacances ne sont qu’une fraction de notre temps libre. L’U d’O a donc une place essentielle à jouer dans l’amélioration de notre mieux-être.

La commercialisation du mieux-être à l’U d’O

Lorsque nous effectuons une recherche rapide sur le Centre de santé et mieux-être étudiant de l’U d’O, nous constatons à travers les avis Google qu’il a reçu une note dérisoire de 2,1 sur 5. À la lecture des commentaires, beaucoup se plaignent des listes d’attentes, de services qui ne sont pas adaptés, ou encore du manque de ressources. L’U d’O ne satisfait donc pas les demandes de sa population en ce qui a trait au mieux-être.

Cela signale que l’U d’O a une vision plutôt matérialiste du bien-être. Elle nous invite à venir peindre, bricoler, flatter des animaux, mais est-ce que ces activités sont pourvoyeuses de leçons sur le long terme? Peut-on, après avoir assisté à ces ateliers, véritablement construire et améliorer notre mieux-être? La majorité des étudiant.e.s et notre équipe au journal pensent que non.

Si l’Université veut véritablement promouvoir le mieux-être, il faut qu’elle analyse et repense sa conception du sujet. Pour cela, il faudrait prendre en compte la réalité de la vie étudiante et du rythme créé par l’institution. Si les professeur.e.s demandent six heures de travail personnel, en plus des trois heures de cours, il s’agit d’au moins 45 heures pour un.e étudiant.e à temps plein, sans prendre en compte les heures de travail pour payer ses études. 

Le constat fait lors de notre éditorial revient : l’administration a perdu le contact avec sa population étudiante. Il serait bénéfique qu’elle recense ses étudiant.e.s afin de véritablement comprendre leur besoin sur le plan du mieux-être. Repenser le mieux-être c’est donc une première étape ; ce qui suit est un travail d’introspection.  

Comment rendre le mieux-être accessible ?

L’une des premières pistes de solutions serait la création de services adaptés aux besoins spécifiques de la population étudiante tels que des centres de gestion de crise, des centres d’appui au deuil ou des centres spécialisés sur la guérison spirituelle. Il faudrait également prioriser des évènements qui auraient lieu en fin de journée, ou dans les fins de semaine pour permettre aux étudiant.e.s de s’y rendre.

L’U d’O devrait aussi repenser son approche au mieux-être afin de promouvoir un apport communautaire centré sur les échanges entre étudiant.e.s. Pour plusieurs d’entre eux.elles, l’expérience universitaire est isolante et il est difficile de se faire des ami.e.s. Ces inquiétudes démontrent un réel intérêt des étudiant.e.s pour un environnement moins compétitif qui cible la création d’une véritable communauté étudiante, un environnement qui sera sans doute plus propice à leur mieux-être.

Somme toute, l’Université prend une grande place dans notre vie, et il est nécessaire que les services offerts et l’approche globale soient améliorés. Cependant, aller vers un état de mieux-être en tant qu’étudiant.e.s dépend surtout des choix que l’on fait par rapport à nos habitudes de vie. Entre autres, cela veut dire choisir le type de services dont on a besoin, et ensuite les adapter à notre situation particulière. Le cheminement pour améliorer son mieux-être requiert des réflexions personnelles, ainsi qu’un travail constant d’apprentissage de ce qu’est le mieux-être pour chacun.e d’entre-nous. 

En écrivant cet éditorial, notre intention était de poser les bases pour une conversation sur le sens du mieux-être dans chacune de nos vies. Si vous avez pris le temps lors de votre lecture de revenir sur ce qu’est le mieux-être pour vous, ainsi que votre rapport quant à celui-ci, nous considérons que notre mission a été accomplie.

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