Le Mois de la Fierté des personnes ayant une incapacité : comment célébrer le mois avec des Drag Queens !
Crédit visuel : Marina Touré – Co-rédactrice en chef
Article rédigé par Jacob Hotte – Journaliste
La commémoration de l’histoire de diverses communautés marginalisées se manifeste par des périodes de célébration tout au long de l’année, telles que le Mois de l’histoire des Noir.e.s, le Mois de la Fierté, ainsi que le Mois national de l’histoire autochtone. Pour les personnes ayant une incapacité, ce temps de fierté a lieu en juillet, et est aussi connu sous le nom de Mois de la Fierté des personnes ayant une incapacité. Que représente ce mois aux yeux des membres de cette communauté ?
Apparu aux États-Unis en 1990, le Mois de la Fierté des personnes ayant une incapacité avait comme but de commémorer le American With Disabilities Act of 1990. Ce mois représente aujourd’hui quelque chose de différent pour chacun.e. Comme toute autre communauté, il ne s’agit pas d’une communauté homogène, mais d’un ensemble divers de personnes dotées de vécus uniques.
Définition interchangeable
Pour Tanya King, une femme Drag Queen transgenre et lesbienne qui est aussi autiste, ces périodes favorisent la mise en valeur des défis chroniques vécus par ces groupes marginalisés. Cette dernière souligne aussi l’importance de reconnaître et de célébrer les victoires. En effet, certain.e.s prennent plusieurs de ces progrès pour acquis, malgré le fait que ces triomphes ne se soient réalisés que récemment, explique-t-elle. Selon King, la société en a encore beaucoup à accomplir afin d’être équitable et d’accueillir pleinement la communauté handicapée.
Partageant le même point de vue, Anna Traction, Drag Queen transgenre et en situation de handicap, énonce qu’en mettant l’accent sur la diversité, on permet à un accroissement de la visibilité des groupes marginalisés. Elle poursuit en expliquant que cela permet alors d’aborder différentes questions au sujet des incapacités visibles et invisibles avec une perspective intersectionnelle. Somme toute, il s’agit d’une opportunité de représenter chaque communauté, tout en permettant de guider toutes personnes qui auraient besoin d’être aidées.
Mx Olive oil ou Olive, est Drag Queen, gender-fluid, et en situation de handicap, ainsi qu’étudiant.e à l’Université d’Ottawa. Selon iel, cette période offre l’opportunité aux personnes ayant une incapacité d’être célébrées et à la société de se soucier réellement de ces personnes. Iel enchaîne que lors du Mois de la Fierté, « il est possible d’observer de nombreux allié.e.s se dédier à cette cause, mais en incorporant beaucoup d’actions performatives ». Néanmoins, Olive exprime que tout support d’allié.e.s qui ne sont pas en situation de handicap est nécessaire afin de promouvoir la visibilité des personnes dotées d’une incapacité visible et invisible.
Alors, comment célébrer ce mois ?
Une variété d’événements sont organisés tout au long du mois. Traction souligne que plusieurs réalisateur.rice.s essayent de profiter de cette période pour présenter le talent des personnes en situation de handicap. Elle déclare que le Disability Drag Collective, dont elle fait partie, voulait organiser son propre spectacle durant ce mois. Elle explique, cependant, qu’après avoir fait des recherches, ils.elles se sont vite aperçus qu’il n’y avait qu’un seul lieu de performance accessible dans toute la Ville d’Ottawa, qui était déjà réservé pour l’été.
La Drag Queen communique que l’organisation voulait quand même organiser un événement en juillet. Cela a donné naissance à cinq ateliers centrés sur la performance du Drag et de l’incapacité. Selon Traction, le manque de lieux de performance accessibles à Ottawa est un témoignage de l’importance de l’existence du Mois de la Fierté des personnes en situation de handicap. À son avis, l’accessibilité est un des divers sujets négligés par la société, y compris la ville d’Ottawa.
King, quant à elle, précise qu’elle a participé à l’animation d’ateliers sur le handicap qui est relié aux personnes 2ELGBTQI+. D’après Traction, il existe plusieurs opportunités annoncées sur les réseaux sociaux, dont Facebook.
Olive souligne néanmoins que toute personne est la bienvenue à ces événements et devrait s’y présenter avec une ouverture d’esprit. En revanche, il est important de ne pas approcher ces activités avec des perspectives préconçues sur la notion de handicap, insiste-t-iel. Iel encourage le public à poser des questions sans toutefois être irrespecteux.ses. Iel incite les allié.e.s à s’instruire sur les différents systèmes d’oppression qui affectent les personnes en situation de handicap. Bien qu’il soit important pour eux.elles de participer aux événements, il ne faut toutefois pas tenter de recentrer ceux-ci vers eux.elles. En observant que « les personnes handicapées sont trop souvent infantilisées », King conclut que ce groupe mérite plus de respect de la part de la société.
Dédié à ceux.celles qui souhaitent animer de tels événements et activités, la Drag Queen explique qu’il est essentiel de questionner les participant.e.s au sujet des accommodements qu’ils.elles auraient besoin. Selon cette dernière, cela aiderait à rendre ces événements plus accessibles dans le futur.